Pour qui, les millions du Ministre ?

Jeudi 3 février, Jérémy Labbé et Yoann Hervé du bureau JA 22 avaient programmé une réunion pour « faire le point sur la situation et recueillir les avis de la base » suite à l’annonce par Julien Denormandie, deux jours plus tôt, d’un déblocage d’une enveloppe d’urgence face à la crise inédite traversée par la filière. 230 personnes étaient au rendez-vous à Plérin.

Appeler sa banque

Pierre Bessin, directeur de la DDTM, a expliqué en détail le dispositif d’aides de 270 millions d’euros prévus. « Un effort sans précédent », a-t-il noté. Sur les 75 millions d’euros d’aides d’urgence « rapides », 11,45 millions € sont fléchés pour les Côtes d’Armor. Ils seront distribués sous forme de forfait de 15 000 € (ni plus, ni moins) par éleveur éligible. En Gaec, pour 2 parts Pac (transparence), ce sera 30 000 €. « 763 producteurs Costarmoricains seraient éligibles. » Le formulaire à remplir est accessible depuis le 4 février. « Pour avoir accès à cette aide d’urgence, il faudra avoir demandé le PGE et avoir tiré à 80 % ses ouvertures de crédit sur une période de 30 jours. » Il est conseillé de se rapprocher de sa banque et de faire au moins une « demande de PGE par mail » pour enclencher le mécanisme.

Des aides directes dans 11 pays d’Europe

Ensuite, outre 20 millions d’euros « plus classiques » de report et de prise en charge de cotisations sociales MSA, il reste 175 millions d’euros « qui sont à vous », terminait le fonctionnaire. Pour les obtenir, alors que les éleveurs porcins de « 11 pays en Europe » ont déjà bénéficié d’aides directes Covid selon un président de groupement, les professionnels doivent s’organiser et faire une proposition d’ici la mi-février. Les débats ont alors été très animés et les attentes ont fusé : « part de contractualisation » pour tous les éleveurs, plan de cessation pour que les plus touchés « quittent dignement le métier », développement du « mâle entier pour regagner de la compétitivité » et sortir de l’inextricable schéma de castration non à vif… Et malgré ce soutien obtenu d’un niveau « jamais vu », beaucoup en colère ont dénoncé une filière « profondément divisée » et des représentants d’éleveurs « déconnectés ».


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