Pour un élevage de 200 truies, c’est environ 15 000 € par mois de manque à gagner… La hausse incessante du coût alimentaire, et la durée inconnue d’un tel niveau des prix rendent difficile à chiffrer le niveau des pertes. Mais actuellement la marge brute de l’atelier porc se rapproche de zéro. Cette dérive instantanée n’est pas supportable seulement avec les outils de gestion financière normaux. Il faut cependant activer tout ce qui peut être mis en place. Les indications dont nous faisons état ici dépendent d’abord de la situation financière initiale de l’entreprise, mais la conjoncture actuelle va conduire bon nombre de producteurs à activer des mesures complémentaires importantes. Car la seule mobilisation de l’épargne de sécurité sera très nettement insuffisante. Regardons les différentes solutions à explorer : Financements CT • Si la production réalisée progresse, adapter les lignes de crédit ; • Mettre en place ou utiliser les financements CT pour les cultures, pour les aides Pac et les MAE ; • S’il y a des investissements, faire des CT pour la TVA. Financement LMT • Solliciter les prêts de crise (Flexiporc, PGE, autres…) ; • Mettre en place les modulations prévues aux contrats de prêts en privilégiant la pause des échéances. Solliciter la pause des annuités sur le maximum de prêts. Les annuités représentent en moyenne 40 à 50 % de la dérive actuelle ; • Mettre un différé d’un an sur tout nouvel emprunt. Limiter les dépenses ou décaler les paiements • Négocier des délais de paiement avec les fournisseurs ; • Faire le tour d’horizon des charges, et différer de quelques mois ce qui peut l’être. Anticiper les rentrées • Avances sur les ventes et réduction du délai de paiement des porcs ; • Voir si des acomptes sur les ventes de culture sont possibles ; • Vendre ou renouveler un équipement pour rentrer…
Quel plan d’action financier face à cette crise d’une violence inédite ?