Essentiels pour la croissance et la santé des porcs, le cuivre et le zinc sont ajoutés dans l’aliment sous forme de supplémentation. Seule une faible quantité est utilisée par l’animal.
Les ressources en minerais sont limitées et la demande mondiale est importante. Ces deux minéraux sont ajoutés à la ration des porcs pour couvrir leurs besoins. Problème, la rétention est faible ; ils se retrouvent dans les déjections puis dans les sols où ils sont potentiellement toxiques, notamment pour les micro-organismes. « Les effluents peuvent contenir des quantités de Cu et de Zn entre 4 à 10 fois supérieures aux besoins des plantes », précise Emma Gourlez, de l’Inrae, intervenante aux JRP. La réglementation européenne est de plus en plus contraignante et oblige la filière à optimiser leur utilisation.
Faible biodisponibilité
La ration de base des porcs, composée principalement de céréales, de coproduits et d’oléoprotéagineux ne contient pas assez de Cu et surtout de zinc. La supplémentation est indispensable. La biodisponibilité (proportion ingérée utilisée) dépend du type de supplémentation minérale (sulfates, oxydes, formes chélatées), du statut physiologique de l’animal, de l’ajout de phytases ou de la présence de certains antagonistes comme le calcium. 6 % seulement du zinc ingéré est retenu par le porc à l’engrais et 2 % du cuivre. La majorité du Zn et du Cu ingérés se retrouve dans les déjections dont 1 à 2 % seulement dans les urines.
« Nous devons mieux connaître le mécanisme d’absorption par les porcs ou encore améliorer la biodisponibilité par l’ajout de phytases afin de répondre aux enjeux environnementaux ».
Le traitement des effluents n’élimine pas les métaux mais influence leur concentration, du fait de la dégradation de la matière organique et des séparations de phases. Les traitements appliqués peuvent être regroupés en différentes catégories : mécaniques (séparation de phases), biologiques (digestion aérobie ou anaérobie, compostage), chimiques et thermiques.
Accumulation dans le sol
Le cuivre et le zinc sont consommés par les plantes, lessivés vers les nappes (entre 2 % et 10 %) ou s’accumulent dans les sols (0 à 20 cm) avec un possible effet toxique à long terme. Les vignobles sont les premiers atteints (protection contre le mildiou à la bouillie bordelaise) ; la filière devra trouver des solutions alternatives.