La Confédération paysanne et son réseau ont interpellé les élus sur le renouvellement des générations et notamment la question des nouveaux profils à l’installation.
Durant le Salon de l’agriculture à Paris, la Confédération paysanne a réitéré son « Salon à la ferme », opération destinée à donner de l’écho à ses messages et sa vision non pas à la capitale mais au cœur des territoires, là où l’agriculture se fait. Des rendez-vous à destination des élus, du grand public ou des porteurs de projet étaient proposés en Bretagne. Dans les Côtes d’Armor, le syndicat départemental a notamment organisé un échange, sur la Ferme Mamm Douar à Lescoët-Gouarec où les responsables politiques étaient conviés, autour de la problématique d’installation-transmission. « Accès à la terre, actionnement de la réserve foncière, adaptation des parcours de formation, aide à l’installation ou à l’investissement… Chaque échelon de collectivités – local, départemental ou régional – a son rôle à jouer et des leviers à actionner pour faciliter l’installation », explique Pauline Cabaret, maraîchère à Rostrenen (22) et coprésidente de la Coopérative d’installation en agriculture paysanne (Ciap). « Des outils existent depuis longtemps comme le Point accueil installation porté par la Chambre auquel notre réseau participe… Mais le contexte évolue vite, de nouveaux besoins émergent, de nouveaux publics frappent à la porte de l’agriculture. »
Bien accompagner les nombreux Nima
Agriculture paysanne 22 qui rassemble différentes structures (Confédération paysanne, Gab, Ciap, Cédapa…) dénombre aujourd’hui 200 contacts par an. « 54 % de femmes, beaucoup de gens souhaitant se reconvertir, plus de 80 % de Nima ou personnes non issues du milieu agricole… » Comment bien les accueillir et les accompagner ? Actuellement, le contrat de parrainage, intéressant pour se tester lors d’une reprise, exclut les plus de 40 ans, pointe par exemple Pauline Cabaret. « Les gens voulant se lancer mais ne bénéficiant pas de droits de la part de Pôle emploi sont aussi dans une situation compliquée et doivent puiser dans leur réserve financière. C’est autant de moyens en moins ensuite pour lancer leur activité. » Pour les Nima notamment, les accompagnements à l’émergence type « De l’idée au projet » ou les stages technique et entrepreneurial « Paysans créatifs » servent à nourrir sa réflexion, à tisser son réseau, à prendre du recul… « Globalement, il y a un gros travail à mener sur le modèle économique des projets pour que les gens ne s’installent pas sur un rêve ou un idéal qui n’a pas été confronté préalablement à la réalité. Une installation demande du temps, une vraie préparation sur la durée. »