Les réunions du Club Robot Eureden 2022 c’étaient, 3 ateliers pratiques, 3 élevages supports, 4 experts de la production laitière (FDS, vétérinaire, référent robot, CCPA) et près de 100 éleveurs venus se perfectionner pour augmenter les performances de leur système de traite automatisé.
Les éleveurs ont participé aux réunions Club Robot 2022 organisées par Eureden pour profiter d’un moment d’échanges et de partage entre éleveurs et professionnels de la production laitière et nutrition bovine.
Autonomie des animaux
« Il faut que les vaches soient motivées pour aller vers le robot de traite, c’est le principe fondamental de la traite volontaire » a commencé par expliquer Florian Couchet de Farm Dairy Service (FDS). Pour cela, il faut assurer des espaces de circulation suffisants, assurer de la tranquillité (faire attention aux comportements sociaux), de la lumière, des accès à l’eau (10 cm par vache) et à l’auge. La priorité est l’autonomie des animaux, l’éleveur ne doit pas avoir besoin d’aller pousser les vaches à la traite, c’est une perte de temps et d’argent dans un système qui se doit d’être autonome.
Pour assurer une bonne fréquentation au robot et une bonne production, il faut agir en priorité sur le confort des vaches. L’objectif est de faire du préventif, d’intégrer des petits travaux d’aménagement par exemple dans le business plan sur quelques années pour étaler l’investissement, il y a des solutions simples et efficaces.
Prévenir le déficit énergétique
La courbe de production se joue au début de la lactation, pendant cette période clef, les vaches sont inévitablement en déficit énergétique. Les vétérinaires Eureden précisent que « c’est physiologique et inévitable puisque les besoins augmentent et les apports sont faibles. » Cependant, ce n’est pas forcément un problème, à condition que ce déficit soit contrôlé et que la vache soit accompagnée pour éviter la cétose. Le coût moyen d’une cétose est de 257 € et elle a un impact sur la production, les boiteries, les réformes précoces… La cétose apparaît surtout lorsque la ration est déficitaire en énergie mais aussi s’il y a une ingestion insuffisante. Si les pics de lactation ne s’expriment pas c’est souvent suite à une baisse d’ingestion, c’est facilement identifiable en
croisant les données de rumination ou d’ingestion, de fréquentation et de production. Florian Couchet précise : « L’un des critères à suivre sur le robot est la fréquentation des fraîches vêlées ». D’où l’importance d’optimiser les déplacements, les places à l’auge…
Un suivi individuel régulier jusqu’au pic pour évaluer la couverture des dépenses énergétiques est nécessaire. Il faut s’appuyer sur les différents indicateurs qui existent au robot : le suivi de la NEC, le poids vif ou les taux.
Pour assurer l’expression du potentiel laitier, la gestion de la cétose au robot passe par une bonne ingestion avec la distribution d’une ration disponible, bien mélangée pour éviter le tri, et de la fibre en quantité suffisante. La préparation au vêlage sera déterminante pour ne pas pénaliser la reproduction et la future lactation.
[caption id= »attachment_63849″ align= »aligncenter » width= »720″] Les éleveurs sont attentifs lors de l’intervention la matinée de Florian Couchet, FDS, sur le principe de la traite volontaire.[/caption]
Objectif 180 traites/j avec 15 % de temps libre
Pour optimiser la production au robot il faut avant tout augmenter la production par vache et pas le nombre de vache par robot. Les leviers pour y arriver sont la fréquentation grâce à la circulation volontaire des animaux, des traites bien réparties sur 24 heures, avec un intervalle régulier par animal et surtout un bon apprentissage des primipares. Les 3 critères à suivre sont : la production/vache/jour, la fréquentation puis la vitesse de traite. En effet, la productivité d’une vache au robot dépend du nombre de traites par jour (minimum 2,7/jour) et de la vitesse de traite (6,45 minutes par visite). La stimulation avant traite est un élément important et ne doit pas être négligée. Il faut également surveiller les réglages de dépose, qui ne doivent pas dépasser les 7 minutes après la stimulation, pour éviter la surtraite et ne pas créer de lésion sur les trayons. Pour atteindre ces résultats, le dénominateur commun est l’éleveur et son management d’exploitation.
Cas pratiques en élevages
Pour cette édition du Club Robot le format a évolué pour renforcer les partages d’expériences. La matinée, avec la partie plus théorique, s’est déroulée en salle. Pour l’après-midi, les éleveurs avaient rendez-vous en élevage afin d’être au plus près de leurs problématiques.
À l’aide du support de l’élevage qui a accueilli le Club Robot, Marion Fourmont, FDS, a pu montrer les paramétrages de traite sur le robot pour optimiser les performances. Directement sur les logiciels, les éleveurs
ont pu voir où renseigner le minimum de traite utile à 10 kg, ou comment favoriser la traite des primipares. C‘était également l’occasion d’améliorer la reproduction avec l’aide du logiciel en identifiant les indicateurs à suivre 1 ou 2 fois par an.
En atelier, les éleveurs échangent librement sur leurs résultats, leurs objectifs et leurs fonctionnements afin de voir comment optimiser leur production laitière. Samuel Pansart, référent Robot de traite Eureden, a pu échanger sur le déplafonnement et identifier les solutions qui agissent sur la santé et en même temps augmentent la production laitière comme l’Axion Start ou les glucoformateurs. Les vétérinaires Eureden concluent en rappelant, « que pour réduire le déficit énergétique il faut accompagner les vaches et éviter qu’elles puisent dans leurs réserves. »
Marine Rozec