Les Pays-Bas veulent être un précurseur en Europe dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Un fonds climat de 35 milliards d’euros pour les 10 prochaines années. C’est ce que prévoit le nouveau gouvernement néerlandais de Mark Rutte. Ce pays, pas plus grand que la Bretagne mais 5 fois plus peuplé, ne craint pas les projets d’envergure. Il est habitué aux défis comme le rappellent les gouvernants qui ne manquent pas de faire référence aux chantiers titanesques de leurs ancêtres qui ont conquis des terres sur la mer et aux ouvrages du Delta Works destinés à protéger les populations des eaux. « Nous voulons tout mettre en œuvre pour rendre notre pays et notre planète vivables et pour le garder habitable », s’engage aujourd’hui le gouvernement qui vise la neutralité carbone en 2050.
Durabilité de l’agriculture et restauration de la nature
L’agriculture est au cœur de ce programme qui envisage une transition vers une économie circulaire dans le domaine de l’alimentation animale, du fumier en remplacement des engrais minéraux, du sol, du bien-être animal.
Le programme national pour les zones rurales prévoit un « fonds de transition » dans lequel 25 milliards seront débloqués cumulativement jusqu’en 2035. Extensification, reconversion, innovation, réserve foncière pour les jeunes, protection intégrée des cultures, relocalisation, « bien-être animal en équilibre avec la santé publique » sont au programme de ce plan qui doit accélérer conjointement « la durabilité de l’agriculture et la restauration de la nature ». Le principal syndicat agricole, LTO, même s’il est loin de tout partager se satisfait que ce plan ne soit pas adossé à une réduction de la production comme cela était envisagé à l’origine.
Comme les Allemands, les Néerlandais sont déterminés à « encourager des choix conscients » chez les consommateurs (étiquetage des produits). Une large place est également accordée à la science, aux start-up et leurs grandes sœurs, les scale-up, pour « capitaliser sur les opportunités offertes par le numérique » dans ce pays qui n’envisage, ni plus ni moins, que de devenir « la plaque tournante numérique de l’Europe ».