Le Salon à la ferme, organisé par la Confédération paysanne, s’est penché sur la situation tendue du lait biologique vendu en circuit long, qui souffre d’un décalage entre l’offre et la demande. « Il y a un passage continu du conventionnel vers le bio, mais sans politique laitière derrière », selon Joël Kerglonou, en charge de la commission laitière à l’UDSEA – Confédération paysanne du Finistère. Lors de la journée Salon à la ferme, la question de la situation du lait biologique en circuit long a été soulevée. « La France produit 24 milliards de litres de lait, le bio représente 1,2 milliard. Or la capacité du marché est de 850 millions de litres. Face à ce différentiel, on a un effondrement du prix. Il y a un sentiment d’incompréhension, alors que la situation était totalement prévisible ». Les prochains aboutissements de conversion dans les mois à venir porteront la production nationale de lait bio à « 1,4 milliard de litres. Il faut absolument imaginer une réduction de production, le temps de traiter le décalage entre l’offre et la demande ». Circuits longs et courts Pour Jean-Marc Thomas, porte-parole de la Confédération paysanne Bretagne, « l’élevage avec des prairies et des haies est un atout à conserver. Il faut préserver du prix pour préserver ces élevages. On peut recréer une dynamique, comme ici », estime-t-il en parlant de la ferme familiale de Pierre et de Vincent Quéniat, qui recevait le Salon à la Ferme, la semaine passée. Sur les 310 000 L de lait produits sur le site de Guerlesquin, 170 000 L sont transformés et trouvent des débouchés à « 80 % en restauration collective. Nous sommes certifiés Lait de foin depuis 3 ans, grâce à notre séchoir autoconstruit », décrit Pierre Quéniat. Si 140 000 L de lait partent en circuit long, le reste du volume produit s’écoule entre autres dans 55 restaurants scolaires, de Perros-Guirec…
Lait bio: des craintes sur les circuits longs