Des points de vigilance en élevage alternatif

11412.hr - Illustration Des points de vigilance en élevage alternatif
Le coût et l’entretien des clôtures n’est pas négligeable.
Le virus de la peste porcine africaine a rappelé que les règles de biosécurité sont plus difficiles à respecter en élevage alternatif. Le confort et l’alimentation doivent faire l’objet d’attention.

[caption id= »attachment_63974″ align= »alignright » width= »281″]11411.hr Une part croissante des citoyens expriment le souhait d’un accès à l’extérieur pour les animaux afin d’améliorer leur bien-être. Des points critiques devront être levés pour assurer leur durabilité.[/caption]

« Il faut être vigilant sur la conservation des aliments stockés à l’extérieur et évaluer le risque de mycotoxines, probablement supérieur en bio », indique maxime Delsart, professeur à l’école vétérinaire d’Alfort, intervenant aux JRP. « La vigilance s’impose également sur le confort en plein air, notamment à la mise-bas, dans des cabanes pas toujours bien adaptées, surtout en périodes chaudes et froides ». La chaleur peut être source de problèmes, la présence d’une bauge peut s’avérer indispensable. Les comportements agressifs sont moins nombreux en alternatif ; la caudectomie pas toujours utile (morsures de queues moins fréquentes sur paille). « Le plein air peut provoquer une peur de la prédation. Des études ont montré que 6 % des porcelets morts avaient des traces d’attaque de corbeau. L’augmentation de l’âge au sevrage (en bio) est, par contre, bénéfique sur le stress des porcelets au moment du passage en post-sevrage ».

Sangliers et renards

La biosécurité est sans aucun doute le point le plus délicat à gérer en élevage alternatif. La progression du virus de la peste porcine africaine a rappelé l’importance de l’application de mesures strictes. « Les contacts avec les sangliers sont à craindre pour des raisons sanitaires mais les renards, les blaireaux, les tiques peuvent aussi créer des problèmes. La population de rats est difficile à contrôler, surtout avec de la paille stockée en extérieur ». La compartimentation de l’élevage est plus difficile en alternatif. « Les porcs ont plus de contacts avec les déjections des congénères ce qui accroît le risque de contaminations. Plusieurs bandes se retrouvent dans un même bâtiment ».

Poumons plus sains

La mortalité autour de la mise-bas est plus importante en naissage plein air. « Le risque d’écrasement est élevé dans les 4 premiers jours. Par contre, il y a moins de mort-nés et moins de mortalité pour cause infectieuse ». Il y aurait également moins de pertes pendant la phase de croissance qu’en élevage confiné. La qualité de l’air est bénéfique au niveau respiratoire. Une étude danoise de 2010 a montré qu’il y a 42 % de lésions sur les poumons (abattoir) en conventionnel contre 16 % en bio. Une étude plus récente, toujours au Danemark, a montré des différences moins significatives (amélioration du conventionnel ?). Les porcs standards sont également plus affectés par les pleurésies.

Ascaris coriaces

Le plein air est plus favorable à la survie des œufs de parasites. Une étude suédoise de 2019 a montré que 79 % des parcours « bio » portent des œufs d’Ascaris suum et 57 % de Trichuris suis. Les troubles locomoteurs des truies sont moins importants en élevage alternatif, en lien avec le sol (terre, paille). Par contre, les arthrites sur les porcs en croissance seraient plus nombreuses en plein air (difficulté à traiter ?). La prévalence plus élevée de plusieurs agents pathogènes zoonotiques (salmonelles, listéria, virus de l’hépatite E) dans ces élevages représente un risque à la fois pour le consommateur, mais aussi pour l’image des filières alternatives. La demande sociétale s’oriente vers l’élevage avec accès au plein air. Des progrès, issus de la recherche, devront être réalisés pour en assurer la durabilité.


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