Un des gros enjeux agricoles des années à venir est le renouvellement des générations. La FR Cuma Ouest a débattu autour de ce sujet lors de son assemblée générale.
« La France a perdu 20 % de ses exploitations agricoles en 10 ans. Aujourd’hui, 55 % des agriculteurs en activité ont plus de 50 ans et la dynamique actuelle nous indique qu’à l’heure de la retraite un agriculteur sur trois ne sera pas remplacé. Pourquoi les jeunes ne veulent pas s’installer ? Quels sont les freins ? Quels leviers ont les Cuma pour accompagner l’installation et quelle plus-value pouvons-nous apporter aux jeunes ? », s’interroge Laurent Guernion, président de la FR Cuma Ouest lors de l’assemblée générale le 24 février à Rennes (35).
Des fermes de plus en plus grandes
Pour l’occasion, Bertrand Coly, ex-vice-président du Ceser (Conseil économique, social et environnemental) a été invité pour parler du rapport qu’il a réalisé ayant pour thématique : « Entre transmettre et s’installer, l’avenir de l’agriculture ».
« D’ici 2026, ce sont 200 000 agriculteurs qui vont partir à la retraite. Les deux tiers pensent que leur exploitation n’est pas transmissible », commente Bertrand Coly. Le rapport met en lumière des fermes de plus en plus en grandes avec une surface moyenne dépassant 69 ha, un prix du foncier multiplié par 2 en 20 ans ce qui ne facilite pas les reprises. Parallèlement, le nombre d’exploitations sous statut personnel diminue et les formes sociétaires progressent. L’organisation du travail évolue et la gestion des exploitations se fait différemment.
« Le profil des candidats à l’installation évolue avec près des deux tiers qui ne sont pas issus du milieu agricole. Il faut repenser les outils d’accompagnement pour ces nouveaux profils et modifier la façon de transmettre les exploitations. » Le Ceser préconise une rencontre avec les cédants 5 ans avant le départ à la retraite pour faire un état des lieux et faciliter la transmission des exploitations. Il faut aussi réussir à mobiliser et articuler l’ensemble des acteurs. Avec un âge à l’installation qui recule, un porteur de projet devrait avoir accès à la DJA jusqu’à 50 ans. « Le partage et la protection de la terre sont très importants. Il nous faut une grande loi foncière pour que l’installation soit vraiment la priorité et taxer les changements de destination des terres agricoles », conclut Bertrand Coly.