Du 5 au 12 mars, des agricultrices réunionnaises ont suivi une formation intensive qui leur a permis de rencontrer leurs homologues métropolitains et de découvrir des techniques de valorisation de leurs productions agricoles par la transformation et la vente directe.
« Valoriser ses productions par la transformation et la vente directe », c’est le thème du voyage d’études organisé par la Chambre d’agriculture de la Réunion, en partenariat avec l’association féminine pour le développement agricole réunionnais (Afdar). Ainsi, du 5 au 12 mars, un groupe majoritairement composé d’agricultrices d’Outre-Mer a enchaîné formations et visites d’exploitations bretonnes. « Les formations portent par exemple sur l’étiquetage des produits ou sur leur commercialisation en vente directe », explique Sophie Bègue, animatrice agritourisme à la Chambre d’agriculture de la Réunion. Les exploitations visitées sont quant à elles pour la plupart maraîchères ou horticoles et dirigées par des femmes ou des couples d’agriculteurs. « Faire ce voyage pendant la semaine de la journée internationale du droit des femmes n’a rien d’anodin », déclare Juliette Masson, vice-présidente de l’Afdar et agricultrice sur la commune de Bras-Panon (974).
Un projet de magasins de productrices
Le mercredi 9 mars, le groupe était réuni à Cherrueix (35), à la Ferme des Beaux Bois. Cette exploitation maraîchère vend la totalité de ses légumes en direct depuis 2003, via leur magasin labélisé Bienvenue à la Ferme. D’autres produits issus d’exploitations voisines, comme de la viande, du miel, des fruits ou du cidre, y sont également vendus. « Un des objectifs de l’Afdar est de créer un magasin de productrices sur la commune de Saint-Pierre, au sud de la Réunion », explique Juliette Masson.
Produits différents, problématiques identiques
« Voir comment travaillent nos collègues métropolitains, notamment sur la transformation et la commercialisation, nous donne beaucoup d’idées que nous pourrons transposer chez nous ». Vanille, canne à sucre, ail, patate douce, salades ou encore lentilles de Cilaos, les produits cultivés par le petit groupe de Réunionnaises sont forcément différents des productions bretonnes. «Malgré la différence entre les systèmes agricoles ultra-marins et métropolitains, nous avons compris que les problématiques que nous rencontrons sont les mêmes », note Juliette Masson. « En effet, la Réunion subit également les aléas climatiques, l’augmentation du prix des intrants, le manque de disponibilité de la main-d’œuvre et du foncier pour l’installation des jeunes ».