Aliment, engrais, matériaux, l’envolée des prix ne fait que commencer. Le porc devra s’accrocher et passer la barre des 2 €/kg dans les semaines à venir. Les élevages sous tension en raison des départs de charcutiers trop tardifs devraient se détendre dans les prochaines semaines. L’offre de porcs devrait s’amenuiser en Europe, selon le recensement de décembre dernier. Le nombre de reproducteurs et de truies gestantes était en baisse de 3 % en moyenne, par rapport à l’année précédente. La Pologne, qui produit autant que la France dévisse, avec -20 % de truies, l’Allemagne, poids lourd européen, chute de 8 % et les Pays-Bas enclenchent une baisse sur du long terme. Reste l’Espagne, susceptible de combler les trous d’air. « La moitié des céréales qui y sont consommées par les porcs viennent d’Ukraine », rassurait Michel Bloc’h, lors d’une réunion de secteur du groupement Eureden. « Ils sont confrontés à la problématique du manque d’eau et sont rattrapés par les soucis environnementaux ». Comment réagiront les intégrateurs espagnols face à ces nouvelles données ? Difficile d’y répondre mais la tendance à la hausse devrait s’éroder. Il le faudrait car la Chine, qui a souffert de la peste porcine africaine et soutenu le marché mondial ces dernières années par ses importations, produit de nouveau. Ils importeront les pièces qu’ils achetaient auparavant, rien de plus. Cent euros de plus par tonne Si la production baisse en Europe, elle progresse, pour le moment, dans les autres grands bassins mondiaux. L’évolution baissière de la consommation de viande de porc est également un signe négatif pour l’avenir du marché. Dans l’immédiat, les conséquences de la guerre en Ukraine occultent ces données. Les flux physiques sont perturbés (fermeture des ports de la mer Noire, renchérissement du fret maritime…). La France est très dépendante des importations de tourteaux de tournesol. Les surfaces de céréales dans…
Les 2 €/kg de porc sont nécessaires