Sur le littoral, les logements locatifs à l’année sont rares et les constructions d’habitation parfois difficiles. La Confédération paysanne demande la création de réserves foncières. « J’ai mis dix ans avant de pouvoir construire sur ma ferme ». Julien Hamon, maraîcher à Sarzeau, a vécu pendant cette période dans un mobile-home, avec femme et enfants. « J’ai eu l’appui de la Chambre d’agriculture pour monter mon dossier et, au final, obtenu un permis de construire ». L’agriculteur qui veut sa maison à la ferme doit montrer patte blanche et justifier de plusieurs années professionnelles sur le site. La conséquence de nombreux abus. Son associé a fait un choix différent. Il a loué une maison à Lauzach, à une dizaine de kilomètres, dans les terres. Impossible de trouver sur la commune. En production végétale, il est difficile d’obtenir un permis de construire pour chaque associé. Qui pour produire local ? Mickaël Di Nucci, éleveur laitier à Sarzeau, a connu les mêmes difficultés. Une dizaine d’années en mobile-home, avant de pouvoir, lui aussi, construire sur la ferme. L’un de ses associés vit en yourte et les deux autres (en projet d’installation) louent une maison familiale dans la presqu’île. Une situation qui ne durera pas indéfiniment. « Nous transformons 130 000 litres de lait et vendons 100 000 litres à Biolait chaque année. En élevage, c’est quand même plus facile quand les associés habitent à proximité ». L’achat d’une maison sur le littoral, pour un jeune agriculteur, est quasiment impossible. « La commune de Sarzeau veut 100 % de produits bio et locaux dans sa cantine scolaire en 2023. Qui produira si, en parallèle, les collectivités ne facilitent pas l’installation des jeunes ? ». La problématique dépasse largement le territoire de la Presqu’île de Rhuys. Elle concerne toute la zone littorale, sur laquelle paysans, ostréiculteurs et salariés connaissent les mêmes difficultés à se loger….
Les agriculteurs ont du mal à se loger en zone côtière