Pour Bruno Parmentier, le nouveau challenge qui va concerner l’agriculture est la compréhension du vivant pour s’en faire un allié en faveur de systèmes « écologiquement intensifs ». « L’agriculture est la première victime du réchauffement climatique mais émet aussi beaucoup de gaz à effet de serre. Elle est aussi source de solutions pour demain », a commencé Bruno Parmentier, auteur et consultant spécialisé dans les questions agricoles et alimentaires, invité à l’assemblée générale de la FDSEA 35, le 8 mars à Acigné. « Depuis les années 60, la population mondiale a été multipliée par 2,5 et son alimentation a suivi grâce au travail des agriculteurs. La part de budget allouée à l’alimentation a même baissé, passant de 38 à 14 % pour les ménages. » Travailler avec le monde du numérique Mais cette grande réussite agricole a atteint ses limites. « Aujourd’hui, nous devons produire plus (face à une population mondiale encore grandissante) et mieux, avec moins de produits artificialisés qui vont se raréfier. » Le monde agricole va devoir se baser sur la compréhension du vivant en étant épaulé par toutes les possibilités du numérique. « Nous allons notamment faire connaissance avec les nombreux habitants des sols – vers de terre, bactéries, champignons – pour les aider à intervenir… » Bruno Parmentier pense que les agriculteurs vont globalement devoir se passer du labour pour les préserver. « Les vers de terre sont des alliés pour stocker l’eau dans les sols et favoriser l’enracinement. » Mais alors comment désherber ? « Laisser des sols couverts toute l’année permet de gérer les adventices (et de stocker du carbone), de ‘cultiver’ ses engrais (avec les légumineuses…). Nous pourrons aussi ‘élever nos insecticides’ (auxiliaires) grâce aux haies, à des plantes variées… ». Une génétique, productive mais aussi résiliente, sera également un atout. Face au réchauffement climatique, il pense que les arbres doivent être massivement replantés avec des aides aux…
« Produire plus et mieux avec moins »