L’arrêt brutal des flux de tournesol au départ de la mer Noire vient allumer un énième réacteur à la fusée soja. Entre 2016 et 2020, la volatilité du tourteau de soja a pris une sérieuse claque sur le marché français, le prix moyen oscillant très faiblement, entre 354 €/t et 336 €/t pendant quatre saisons. Mais depuis août 2020, la cotation a pris un virage haussier, qui s’est terriblement renforcé depuis novembre 2021. La cotation moyenne est passée de 406 €/t en 20/21 à 479 €/t sur 21/22. Un niveau inégalé Depuis l’invasion de l’Ukraine, c’est à une mise en orbite que nous assistons. Le contrat mars atteint 570 €/t, un niveau inégalé. Nous avions touché 561 €/t fin août 2012 suite à une énorme sécheresse aux USA. Mais à l’époque, le blé cotait 264 €/t et le maïs 254 €/t, ce qui nous permettait d’aller chercher un peu plus de protéines dans les céréales pour satisfaire les besoins des animaux. Aujourd’hui, toutes les matières premières sont en feu, le blé et le maïs affichant respectivement 400 €/t et 350 €/t. Nous n’aurions pas pu écrire pire scénario pour les éleveurs. Forte demande mondiale pour son huile Alors pourquoi une telle hausse ? Le soja est avant tout un oléagineux et bien que le contenu en huile de la graine soit assez faible, il en représente la deuxième source produite au monde, soit 60 Mt vs 78 Mt pour l’huile de palme (25 Mt et 21 Mt respectivement pour le colza et le tournesol). En 20/21, la hausse du prix de la graine de soja a été tirée par la forte demande mondiale pour son huile, à la fois pour l’alimentation humaine mais aussi pour les agrocarburants. Il faut dire que le Covid avait mis à mal la production d’huile de palme, référence du marché mondial, en perturbant la logistique en Malaisie et en Indonésie. Le…
Soja : le coup de grâce