À la clôture des négociations commerciales, les conséquences de la nouvelle loi Égalim 2 sur la rémunération des agriculteurs en 2022 sont difficiles à évaluer. Les agriculteurs seront-ils, encore une fois, la dernière roue du carrosse de la chaîne alimentaire ? Adoptée en octobre, la loi Égalim 2 visant « à protéger la rémunération des agriculteurs » a instauré la sanctuarisation du coût de la matière première agricole dans les négociations commerciales entre industriels et distributeurs. À quelques jours de la fin des négociations le 1er mars, la tension était à son comble. Le taux de signature de contrats est significativement inférieur à la normale. Des blocages que le ministère de l’Agriculture attribue plus à « l’inflation des coûts de la matière première agricole et industriels » qu’au nouveau contexte législatif. « Ceux qui reprochent à la loi Égalim 2 de créer de la complexité et d’empêcher les signatures ont tout faux », affirme le cabinet du ministre, expliquant que « la situation est encore plus tendue sur le non-alimentaire ». De l’avis des industriels, les deux facteurs – inflation et sanctuarisation de la matière première agricole – contribuent à enliser les discussions. À l’instar des organisations professionnelles agricoles, ils ne cessent d’exprimer leurs inquiétudes face à l’attitude de certains distributeurs qui refuseraient d’accepter les hausses de charges. Des couacs en aval Entrée en vigueur « la veille du début des négociations, la loi Égalim 2 a donné du fil à retordre aux industriels qui ont dû déterminer quel pourcentage représentait la part de la matière première agricole dans leurs tarifs finaux » à présenter aux distributeurs. « Malheureusement, beaucoup de fournisseurs n’ont pas eu la possibilité d’isoler la part de la matière première agricole pour négocier la part non agricole. Il y a donc un flou sur la partie qui sera sanctuarisée », déplore le médiateur des négociations commerciales Thierry Dahan. Contractualisation et…
Un millésime 2022 au goût d’inachevé