Un enrichissement des aliments truies gestantes en acides gras Omega-3 a des conséquences bénéfiques sur des paramètres immunologiques des porcelets jusqu’au sevrage.
« Nous avons cherché à connaître les effets des régimes riches en huile de poisson (Oméga-3) sur la production d’oxylipines anti-inflammatoires dans le colostrum et le lait, et sur des paramètres immunologiques des porcelets », indique Eudald Llaurado-Calero, nutritionniste espagnol, aux JRP. Trente-six truies multipares ont été groupées en deux lots après confirmation de la gestation, puis ont été assignées au hasard à un des deux traitements expérimentaux : alimentation avec un régime témoin contenant des matières grasses d’origine végétale ou avec un régime enrichi en acides gras n-3 grâce à l’utilisation d’huile de poisson. Des échantillons de colostrum ont été prélevés à la mise-bas et les porcelets ont été pesés afin d’en sélectionner quelques-uns qui ont été suivis pendant l’allaitement. Des échantillons de lait et de sang ont été également prélevés au sevrage sur les truies et les porcelets.
« L’incorporation d’acides gras n-3 à chaîne longue dans l’alimentation des truies conduit à l’augmentation de la concentration d’EPA, de DHA et de leurs dérivés oxygénés de nature anti-inflammatoire, ainsi qu’une baisse des cytokines pro-inflammatoires dans le colostrum et dans le lait ». Par ailleurs, l’augmentation de la concentration d’IgG et d’IgM dans le plasma renforçant l’immunité semble indiquer que l’incorporation d’huiles de poisson dans les régimes pourrait contribuer à l’amélioration de l’immunité de la truie et du porcelet au sevrage. « Nous n’avons pas, dans cette étude, analysé les performances des porcelets en maternité et en post-sevrage mais d’autres essais sont prévus dans des élevages commerciaux avec des statuts sanitaires assez bas ». D’autres expérimentations pourraient être réalisées en enrichissant l’aliment seulement en fin de gestation et en lactation, pour une raison de coût.