Pour lutter contre les coliformes présents dans l’eau donnée aux animaux, les associés du Gaec de la Ville es Briand et du Gaec Le Feuve ont décidé de traiter l’eau avec du Germicidan Tabs.

Au Gaec de la Ville es Briand, à Languenan (22), la décision d’améliorer la qualité de l’eau donnée aux animaux a été prise en 2018, après des analyses ayant montré la présence de coliformes. « Les veaux étaient parfois sujets à des diarrhées », explique Philippe Lemoine, un des quatre associés. À l’époque, l’eau du puits n’était pas traitée. Un technicien lait d’Eureden a alors dirigé l’éleveur vers Kersia, une entreprise spécialisée dans l’hygiène en élevage. Le Gaec a ainsi pris la décision d’adopter le Germicidan Tabs, un désinfectant des eaux d’abreuvement. Au Gaec Le Feuve, une ferme nichée aux abords de la Chapelle-Caro (56), c’est aussi la présence de coliformes dans l’eau du forage qui a conduit les deux frères à la traiter au chlore liquide, puis au Germicidan Tabs.

Une désinfection simple et pratique

La méthode de désinfection s’avère pratique, comme en témoigne Philippe Lemoine : « Toute l’eau de l’exploitation agricole est traitée, même l’eau consommée par ma mère dans la maison avoisinante ». En effet, le Germicidan Tabs est un produit compatible avec la consommation humaine, contrairement au peroxyde d’hydrogène. Le Gaec Le Feuve profite aussi de cet avantage puisque tout le monde ici consomme l’eau traitée du forage, les animaux comme la famille des associés. Autre atout souligné par les éleveurs : la forte rémanence du produit, qui lui permet de rester actif même après des centaines de mètres de canalisation. La qualité de désinfection et la durée d’action le différencient de produits qui s’essoufflent plus vite, comme le chlore liquide ou le peroxyde d’hydrogène. Ainsi, les animaux disposent d’une eau désinfectée sur tout l’élevage, y compris au pâturage.

Fin des diarrhées chez les veaux

Le conditionnement en comprimés séduit aussi Rémi Le Feuve : « Je le préfère au chlore liquide car on évite les éclaboussures ». Dans la cuve de solution mère, son frère et lui consomment 55 comprimés pour 90 litres d’eau, tous les 10 à 15 jours. De son côté, Philippe Lemoine utilise 120 comprimés pour 200 litres sur la même période. Effervescents, ils se délitent en quelques minutes. Ensuite, il n’y a plus qu’à laisser la pompe injecter la solution mère au fil du débit d’eau. Pour les deux Gaec, prévoir un coût pour la désinfection est justifié au vu des bénéfices constatés sur l’élevage. « Nous n’avons désormais plus de diarrhées sur les veaux !  », se réjouit Philippe Lemoine. « Nous n’avons donc plus besoin de leur acheter des sachets repas ».  L’éleveur constate aussi l’amélioration sanitaire de son eau par l’état visuel des abreuvoirs et des seaux qui ne verdissent plus. « Le traitement de l’eau évite aussi le dépôt et le biofilm dans les canalisations qui vont jusqu’aux pâturages  », souligne Rémi Le Feuve. De manière générale, l’amélioration de la qualité de l’eau s’accompagne d’un raisonnement global sur l’hygiène de l’exploitation. « Nous n’avons plus de pénalités cellules depuis deux ans, car nous avons acquis tout un protocole d’hygiène », confie-t-il. « On parle beaucoup de l’hygiène en élevage, mais on évoque encore assez peu la qualité de l’eau donnée aux animaux. C’est pourtant une porte d’entrée des pathogènes en élevage. En la désinfectant, on peut éviter des maladies », conclut Adrien Houzé, animateur technique et commercial Bretagne Ouest chez Kersia.

Morgane Stoyanov

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