« Entreprendre, c’est bon pour la santé ? » C’est la question qu’a développée Olivier Torres lors de l’assemblée générale de Cerfrance Brocéliande, le 25 mars à Vannes. Professeur à Montpellier, agrégé d’économie et de gestion, Olivier Torres préside l’observatoire Amarok. Cette association s’intéresse à la santé physique et mentale des travailleurs non-salariés (TNS) : dirigeants de PME (Petites et moyennes entreprises), commerçants indépendants, professions libérales, artisans… Il se présente comme un « PMiste » (défenseur du monde de la PME). « En France, 99,84 % des entreprises sont des PME où travaillent plus de 10 millions de personnes. La santé au travail s’est construite sur les modèles des grands groupes qui eux emploient 4,5 millions de salariés. L’État est aussi un gros employeur avec 5,6 millions de personnes dans les 3 fonctions publiques. » Moins de sommeil « Dans les PME, la manière de travailler et de manager n’est pas la même », souligne l’intervenant qui s’intéresse depuis des années à la santé des entrepreneurs. « Ils ont des journées plus longues que les salariés : 50 heures contre 39 heures en moyenne. Ils dorment moins alors que le sommeil assure une fonction de récupération importante. » Les dirigeants sont aussi davantage stressés, par l’incertitude du carnet de commandes par exemple, par la solitude face aux choix, par les conditions météorologiques pour les agriculteurs… « On entend couramment les dirigeants dire : “Je n’ai pas le droit d’être malade”. Ils doivent davantage être à l’écoute de leur corps, de leur fatigue », souligne Olivier Torres ajoutant « qu’il n’y a pas de bon stress. Il y a certes le stress subi ou le stress choisi (qui génère de la satisfaction au travail) mais les deux sont délétères à long terme. » Pour entreprendre de manière plus durable, les dirigeants peuvent aller chercher des facteurs « salutogènes » : bons pour la santé. « Des éléments positifs sont souvent mis en évidence chez eux : le…
Appréhender la santé des chefs d’entreprise