Le projet territorial R2D2 observe l’effet de cultures intermédiaires, qui piègent les insectes néfastes pour les cultures, et regarde le rôle nourricier pour les auxiliaires des bandes fleuries. Quand la grosse altise arrive à l’automne sur les parcelles, elle va mobiliser son énergie pour assurer la ponte et « atrophier ses ailes. Ses déplacements seront plus limités », explique Michael Geloen, de Terres Inovia. Cette phase physiologique dans la vie de l’insecte ravageur est utilisée dans le cadre du projet R2D2 mené dans l’Yonne (89) : en semant des espèces végétales en interculture capables d’attirer l’insecte, un levier « piège à altise » est mis en place pour le détourner des colzas. Le coléoptère va pondre dans ces couverts attractifs, ses larves vont se développer dans les pétioles des feuilles. « Deux tests Berlèse, en fin octobre et à la mi-décembre pilotent la date de destruction de ce couvert, afin de détecter le pic de population », note le conseiller. Privilégier le radis chinois L’équipe de R2D2 est composée de chercheurs et d’agriculteurs qui ont sélectionné les espèces végétales qui attirent le plus le ravageur. Ainsi, le radis chinois est sorti du lot car très sujet aux piqûres d’altises. De plus, cette crucifère est plus facile à détruire que la navette. Pour réussir ce rôle de plante piège, le couvert seul ou en mélange doit comporter « 10 à 15 pieds de crucifères/m2. Il est aussi important de le semer à la même période que le colza, son attraction sera moindre si les dates de semis sont décalées ». Le radis doit être détruit avant le stade L3 de l’altise, afin de casser le cycle de développement de l’insecte. Dans le projet R2D2, les 1ers résultats sont encourageants : quand des parcelles de colza comptaient 2 larves par plant, l’interculture abritait de 5,8 à 17 larves par plant. Les hyménoptères…
Colza : Capter les ravageurs, favoriser les auxiliaires