Lors d’une réunion, Vincent Berhault (Agrobio 35) a délivré de nombreux conseils à des agriculteurs envisageant des projets agroforestiers.
Une diminution drastique du nombre d’arbres a été opérée en quelques décennies. Associant arbres, cultures avec ou sans animaux sur une même parcelle, l’agroforesterie est aujourd’hui encouragée, forte de ses multiples atouts : stockage du carbone, biodiversité, ombrage pour les animaux, brise-vent, production de biomasse supérieure à l’hectare… Une journée d’information a eu lieu le 1er avril à Bruz organisée par Agrobio 35, une des structures qui accompagne l’aide en cours à l’implantation d’alignements d’arbres.
« L’agroforesterie s’adapte aujourd’hui aux techniques nouvelles. Un projet se raisonne en fonction des activités de la ferme, de la forme de la parcelle, du sol, de la rotation », indique Vincent Berhault, d’Agrobio 35. « Avant de planter, il est important de se poser les questions suivantes : quels sont les objectifs de la plantation, est-ce un nouvel atelier, quel temps vais-je y consacrer, quelles valorisations sont possibles ? »
Choisir la meilleure parcelle
Pour commencer, il est préférable de choisir la meilleure parcelle pour une meilleure réussite et limiter la concurrence avec les cultures. « Plus on a de profondeur de sol, mieux c’est. L’arbre s’enracine vers le bas. On peut le guider pour cela en faisant du cernage. » L’écartement entre lignes dépendra de la mécanisation, de la hauteur adulte des arbres (2 fois la hauteur entre 2 lignes), de la taille des paddocks souhaitée… Par ailleurs, « plus un sol est superficiel, plus on plante dense sur la ligne car les arbres se développeront moins. »
Le choix des essences dépendra des conditions climatiques, de sol, de topographie… Dans les milieux humides, les saules, les aulnes glutineux, le chêne pédonculé conviennent par exemple. Dans les milieux secs, le chêne vert ou tauzin, le cormier, l’érable champêtre peuvent être plantés. Certaines essences sont aussi fourragères : mûrier blanc, frêne, châtaignier, merisier… Si la génétique locale est à favoriser, certaines essences peuvent être choisies en vue de mieux supporter la sécheresse (chêne sessile par exemple).
Observer les racines
Pour le conditionnement, Vincent Berhault recommande plutôt les plants en racines nues sur lesquels on vérifiera la qualité des racines. « Lors de la plantation, le trou doit être suffisamment grand pour accueillir toutes les racines bien réparties. Le collet doit se situer au niveau du sol. »
Côté paillage, les copeaux de bois sont préférés, mis en bonne quantité sur 1 m2 autour du plant et 10 – 15 cm d’épaisseur. « Installer des perchoirs à oiseaux, plus hauts que les cimes, permet d’éviter leur casse. » Autre facteur de réussite, la taille des arbres qui se fait tous les ans à partir de 2 – 3 ans après la plantation et qui dure 10 – 15 ans.