Lors de l’assemblée des Jeunes Agriculteurs d’Ille-et-Vilaine, l’économiste Jean-Paul Simier a fait un bilan du contexte actuel des marchés agricoles et émis plusieurs hypothèses pour l’avenir. « Les crises du Covid avaient déstabilisé les marchés agricoles mais avec la guerre en Ukraine, la situation devient complètement instable et imprévisible », a commencé Jean-Paul Simier, économiste, lors de l’assemblée générale des JA 35, le 23 mars à Rennes. « Globalement sur 2021, les prix alimentaires ont grimpé de 25 % et la hausse est encore plus forte sur 2022. Les prix des huiles sont en hausse de 70 %, + 25 % pour les céréales, + 17 % pour les viandes… En 5 mois, les prix beurre-poudre se sont accrus de 45 %. Les cours du porc augmentent en France comme en Allemagne. » Répercuter les hausses de charges Pour autant, ce n’est pas une bonne nouvelle pour les agriculteurs qui doivent faire face à des charges inédites. En un an, l’Ipampa (Indice des prix d’achat des moyens de production agricole) s’est accru de 18 % ; les coûts des aliments, des engrais, de l’énergie flambent… « Assiste-t-on au retour de l’inflation ? », demande l’économiste. « Ces hausses de charges devront être passées sur nos fermes sinon les producteurs ne pourront pas continuer à produire longtemps », insistent des agriculteurs. Ayant amené à une hausse de 3 % seulement des prix en GMS, les négociations ont été réouvertes à la demande du gouvernement. Mais d’un autre côté, ce dernier regarde de près le pouvoir d’achat des Français ne souhaitant pas voir les prix alimentaires flamber. Dans ce contexte, d’autres pays européens vont connaître de fortes difficultés à l’image de l’Espagne dont la moitié du maïs servant à nourrir les porcs vient d’Ukraine. De son côté, la Chine capte une bonne part des matières premières, ayant un stock d’un an en blé et de 9 mois en soja, alors qu’en Europe…
Des marchés agricoles instables et imprévisibles