Nouvelles compositions prairiales et pratiques d’exploitation de l’herbe ont été expérimentées par des éleveurs en zone séchante, dans le but de gagner en autonomie fourragère.
« Nous observons des sécheresses régulières sur notre ferme et les prairies ne vieillissent pas bien. Certaines de mes parcelles sont hydromorphes en hiver », souligne un des onze éleveurs laitiers bio engagés dans le projet AEP « Adapter ses prairies en zones sensibles » qui s’est déroulé sur trois ans. En lien avec Agrobio 35, ces exploitations du sud de l’Ille-et-Vilaine ont mené des essais dans l’objectif d’optimiser le pâturage.
« Globalement, les mélanges RGA-trèfle blanc produisent 10 t MS/ha/an : 2/3 au printemps, 1/3 à l’automne. Notre objectif est d’apporter de nouvelles espèces pour combler le déficit estival. Par exemple, le brome de Sitka pousse plus tôt au printemps et en automne ; le lotier corniculé est plus tardif au printemps – début d’été », explique Vladimir Goutiers, de l’Inrae, qui a accompagné le groupe. « Nous avons commencé par réaliser des analyses de sol qui ont montré qu’ils étaient peu à moyennement profonds et présentaient une pierrosité de surface importante », détaille Lauriane Plénière, d’Agrobio 35.
Ensuite, le groupe a utilisé le logiciel Capflor qui permet de concevoir des prairies à flore variée à l’échelle de la parcelle. « Ces mélanges tiennent compte des caractéristiques agroclimatiques et des pratiques de l’éleveur. En pâturage, ils peuvent contenir de 6 à 14 espèces et en fauche, de 5 à 9 espèces. Ils sont testés localement, évalués et en amélioration continue », note Vladimir Goutiers.
Bâtir des références locales
Car la force de cette démarche est de bâtir des références locales en groupes d’éleveurs. L’autre intérêt est de mutualiser l’achat de semences. De nouvelles espèces ont été intégrées : fétuque élevée, plantain, bromes, pâturin des prés, chicorée, lotier corniculé…