Hyper-intensive

L’agriculture de demain devra être hyper-intensive. Mais pas au sens d’hier. L’hyper-intensivité sera mesurée à l’aune de l’efficacité dans la sobriété. Sobriété en ressources naturelles non renouvelables, en énergie fossile, en eau ; sobriété en termes d’impact sur la biodiversité aussi. « Il faudra faire de la nature notre alliée », comme le répète inlassablement le climatologue breton, Jean Jouzel. L’idée qu’il faut se battre contre une nature qui serait par définition hostile a conduit l’humain à développer une attitude de domination plutôt que de symbiose. Or, comme lorsque l’on veut diriger un porc ou un bovin dans une direction, on obtient rarement de bons résultats avec la force. L’exemple de l’économiste Bruno Parmentier illustre cette impuissance à tout régenter : « Cela fait 2 000 ans que l’homme s’acharne à éliminer les mauvaises herbes. À la binette d’abord, puis avec la chimie… mais sans succès ; elles sont toujours là ! ». Ce constat invite cette question : vit-on plus mal avec quelques mauvaises herbes dans un champ cultivé ? Mieux, ces « indésirables » sont parfois des alliées de l’agriculteur quand, par exemple, elles hébergent des prédateurs de parasites des cultures. L’agriculture de demain devra agir de manière holistique, c’est-à-dire avec une approche d’ensemble plus poussée, et de mise en valeur simultanée des ressources et de leur conservation. L’agronomie est une pièce du puzzle de cette agriculture riche et complexe. La polyculture élevage largement pratiquée en Bretagne en est une autre en participant au processus écosystémique qui inclut entre autres le cycle de l’eau, du carbone, des éléments minéraux. C’est en prenant appui sur ces interactions multiples que l’agriculture de demain sera à la fois nécessairement productive et obligatoirement économe….

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