Futurs employeurs, Jérémy Adam et Baptiste Richard veulent se perfectionner en gestion des ressources humaines. Ils sont en licence professionnelle de gestion des organisations agricoles à l’IUT de Pontivy.
De la fiscalité agricole, du droit du travail, de la gestion des ressources humaines, Jérémy Adam n’en avait pas beaucoup entendu parler en DUT et en licence de gestion industrielle. « J’ai voulu suivre cette formation pour connaître l’environnement de l’entreprise agricole ». Le fils d’éleveur de porcs de Plabennec (29) est en réorientation professionnelle après quelques années de salariat dans l’industrie. « J’ai travaillé quelques mois en élevage pour apprendre la technique et voir si le métier me convenait. Pour m’installer, il me manquait ce que j’apprends ici : la gestion d’entreprise mais aussi les relations humaines, savoir attirer, fidéliser des salariés, entretenir des bonnes relations avec des associés. Avant, la stratégie d’entreprise consistait à dégager du revenu ; actuellement, il faut, au préalable, pérenniser une équipe de salariés. Les cours de psychologie sont intéressants ; manager une équipe ce n’est pas imposer des décisions, c’est aussi savoir prendre le temps pour associer et faire adhérer des collègues ou des salariés à une proposition. Nous avons des intervenants extérieurs lors de la formation. J’ai retenu les propos d’une responsable de Pôle emploi : ‘les salariés organisent désormais leur vie professionnelle en fonction de leur vie privée ; il faut en avoir conscience’ ».
En alternance
Baptiste Richard, fils de producteurs de légumes de Plouzané (29) acquiesce. L’exploitation familiale compte 2,8 UTH, mais embauche beaucoup de saisonniers. « Mon objectif est de m’installer. J’ai suivi un BTS Acse et je voulais approfondir mes connaissances économiques, financières et de gestion du personnel. Je préférerais embaucher des jeunes du coin, plutôt que des étrangers. Je pense que cela s’apprend. Pour fidéliser la main-d’œuvre, la rémunération ne suffit plus ; les conditions de travail sont tout aussi importantes : l’aménagement d’un local pour les pauses ou encore la souplesse des horaires de travail. On appréhende tout ça dans la formation ». Les deux étudiants sont en alternance, 45 semaines en entreprise, sur la ferme familiale, 16 semaines en centre de formation et une semaine de voyage d’étude à l’étranger.
Le BTS PA ne suffit pas
Cette possibilité de faire l’alternance sur la ferme des parents a séduit Gaëtan Fabre et Paul Douls, tous deux aveyronnais et titulaires d’un BTS productions animales. « Nous sommes originaires du milieu agricole ; nous connaissons la technique. Ici, la formation se focalise sur la gestion globale de l’entreprise, avec beaucoup d’intervenants professionnels extérieurs. Nous ne voulions pas nous installer sans formation à la gestion ». Les deux Aveyronnais apprécient également de suivre une formation en Bretagne, une région qu’ils ne connaissaient pas. « En visitant la campagne, on voit qui nourrit la France », disent-ils admiratifs. « Chez nous aussi, l’agriculture est dynamique, mais c’est grâce aux labels. Ici, on produit de tout et en quantité ». Ils envisagent une période salariat avant de s’installer au pays du Roquefort.