« Non, manger local ne suffit pas ! »

11646.hr - Illustration « Non, manger local ne suffit pas ! »
De gauche à droite, Dominique Dubreuil, Sophie Chauvin, Jean-Charles Métayer et Pierre Bouillet lors de l’assemblée générale du 22 mars.
Face au fléchissement des ventes, après une année 2020 exceptionnelle, les producteurs bio veulent communiquer sur l’ensemble des bienfaits qu’ils génèrent pour la société.

Le ralentissement général des ventes en magasins spécialisés bio n’a pas altéré la motivation des agriculteurs bio du Morbihan, réunis en assemblée générale. Les ventes de l’année 2021 sont sensiblement du même niveau en chiffre d’affaires que celles de 2019, mais loin des records de 2020. Jean-Charles Métayer, président du Gab 56, a rappelé que l’agriculture biologique est loin d’être en déclin et que la guerre en Ukraine démontre, s’il en était besoin, son utilité : « L’agriculture biologique a prouvé maintes fois sa résilience, elle le prouve à nouveau aujourd’hui en période de crise, grâce à ses systèmes autonomes, beaucoup moins dépendants des intrants : pesticides, soja OGM du Brésil, fuel pour chauffer des serres ».

Slogans détournés

La bio est concurrencée par des produits bénéficiant d’allégations (sans antibiotiques, sans OGM…) et par les produits locaux conventionnels. Les producteurs entendent renforcer la communication et dénoncent certains slogans « Manger bio, ce n’est pas la peine ; manger local c’est déjà très bien » que l’on entend de plus en plus souvent. « Sauf que contrairement au local : l’agriculture biologique est bénéfique pour le climat : elle émet 48 à 66 % moins de gaz à effet serre que l’agriculture conventionnelle même locale, puisque la plus grande partie de ces émissions provient du mode de production (engrais, pesticides, etc.), pas du transport. L’agriculture biologique est meilleure pour la santé : les aliments sont de meilleure qualité et contiennent 223 fois moins de résidus de pesticides. L’agriculture biologique contribue à la protection de l’environnement et au bien-être animal : l’absence totale de produits issus de la pétrochimie contribue à protéger la biodiversité, la qualité de l’eau et la vitalité des sols ; les animaux ont plus de place et systématiquement accès à l’extérieur ». Le président avance des chiffres : « À titre d’exemple, la conversion d’un hectare en bio peut faire gagner à la société jusqu’à 293 €/ an ». Grâce, selon lui, aux économies de dépollution, de non-utilisation de produits chimiques, de pollinisation, de cancers évités liés à l’utilisation de pesticides, et à la baisse du chômage.

Liens sociaux renforcés

L’agriculture biologique favorise l’emploi et l’économie locale : « Une ferme biologique emploie 2 fois plus de main-d’œuvre qu’une ferme conventionnelle à surface égale ; elle est vectrice de convivialité et de lien social grâce à la vente à la ferme, aux magasins de producteurs, aux marchés… autant d’occasions d’échanges avec les clients ». Tous les acteurs de la bio, producteurs comme distributeurs, s’accordent sur l’urgence de communiquer sur l’agriculture biologique et ses bienfaits, après 3 ans sans financement de campagne d’ampleur sur le sujet. L’assemblée générale a montré la voie. 

Un nouveau label référence

« Le label Fnab Bio Français Équitable, lancé en 2020, a été adopté par les groupes agroalimentaire Picard et Blédina pour relocaliser leurs approvisionnements en matières premières d’une partie de leurs gammes. L’objectif est d’en faire le label de référence d’une bio exigeante, en constante amélioration, d’ici 5 ans ».


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