Consultant en traite robotisée, Florian Couchet de la société FDS, estime que robot et pâturage font bon ménage à condition de se donner les moyens de la réussite. Est-ce si compliqué de faire pâturer un troupeau en traite robotisée ? D’abord quelques heures, puis toute la journée, puis jour et nuit… Dans nos audits, je me rends compte que certains éleveurs ont démarré le pâturage sans trop y croire et ont tous fait pâturer davantage au fil des années. C’est très encourageant. Vouloir sortir des bovins à l’herbe tient du bon sens paysan. Mais cela ne s’improvise pas, le pâturage est une pratique hyper technique. Le premier frein est humain : il faut d’abord avoir envie de se lancer. Et surtout s’informer, se former auprès de cabinets spécialisés sur la gestion des prairies, prendre part à des groupes d’éleveurs comme par exemple les clubs robot Eureden où nous intervenons régulièrement sur les problématiques des éleveurs travaillant en robot… Quels sont les prérequis pour trouver le bon fonctionnement entre les robots et les prairies ? Dans l’idéal, la valorisation de l’herbe doit être réfléchie dès le projet de passage en robot. Si, en salle de traite, le pâturage est le poumon économique de l’élevage, l’implantation des automates dans le bâtiment devra se faire en en tenant compte en priorité, quitte à devoir construire une nouvelle laiterie par exemple pour privilégier la circulation des animaux vers l’extérieur. Ensuite, la typologie du parcellaire est capitale. Une gestion draconienne des prairies (choix des espèces, suivi de la pousse, fertilisation, entretien, débrayage…), découpées en paddocks dimensionnés en fonction de l’effectif, doit offrir des surfaces productives de fourrage appétent. Il faut chercher l’efficacité de la prise d’herbe : combien de matière sèche la vache ramasse-t-elle à chaque coup de gueule ? L’accès au pâturage est aussi un point clé….
Pâturer toujours plus