Pour faire face à la flambée du coût de l’énergie, certains maraîchers de Solarenn ont décalé leurs plantations. La crainte est d’avoir des périodes de surproductions amplifiées.
« Notre filière est la plus impactée par la flambée des coûts des matières premières, notamment de l’énergie », exprime Christophe Rousse, président de la coopérative Solarenn. « À 80 %, les serres françaises sont chauffées au gaz. C’est le cas chez Solarenn dont une bonne part de cogénération (60 % des serres) permet, à partir du gaz, de produire de l’électricité (revendue), de chauffer et de récupérer le CO2 pour les plantes. C’est un système vertueux. »
Prix du gaz de 135 €/MW en mars
Cette année, avant même la guerre en Ukraine, les prix de l’énergie ont augmenté de manière significative. « En octobre et novembre, le coût du gaz atteignait déjà 80 €/MW alors que le prix se situe généralement entre 15 et 30 € maximum. Certains producteurs ont décalé leurs dates de plantation, d’autres ont moins chauffé. En mars, la moyenne du prix du gaz a atteint 135 €. Du jamais vu ! » C’est pourquoi les maraîchers ont demandé l’aide des pouvoirs publics. « Nous craignons que les décalages de récoltes accentuent les afflux de production sur certaines périodes. »
La coopérative poursuit aussi sa réflexion sur l’énergie qui ne date pas d’hier. D’autres pistes sont évaluées : chaufferies bois, énergie renouvelable… « Utiliser la chaleur fatale est une autre solution. Un de nos maraîchers est installé près d’une usine d’incinération et récupère sa chaleur pour chauffer ses serres ; un autre est proche d’une unité de méthanisation… Mais on ne pourra pas délocaliser toutes nos serres. » À la station de Saint-Armel, « un nouveau groupe climatisé et des trackers solaires vont permettre de réduire la consommation électrique », précise Isabelle Georges, directrice.
Chiffre d’affaires 2021 en hausse de 8 %
Note positive, l’année 2021 a été remarquable sur l’ensemble des segments de marché de Solarenn qui affiche un chiffre d’affaires en hausse de 8 %. Moins de volumes sur les marchés et pas de récolte dans les jardins des particuliers ont contribué à ce résultat. La coopérative rassemble 30 producteurs tous labellisés HVE 3, dont 90 % sont situés dans un rayon de 50 km autour du siège.