La coopérative Eureden s’engage dans « une démarche de progrès » en créant sa marque amont Cap AB. Entre autres objectifs : ramener de la valeur aux producteurs.
« La bio a un brillant avenir si elle sait communiquer ». Jeudi 24 mars, les producteurs bio Eureden réunis à Carhaix pour lancer leur marque commune Cap’AB n’ont pas boudé leur plaisir en écoutant Sauveur Fernandez, expert des tendances de consommation, qui ajoute : « À terme, on ne pourra pas délier le bio du local. Pour 2030, j’entrevois le renforcement du magasin local qui privilégie le relationnel ».
Dominique Loriot, responsable des rayons alimentaires Le Récolteur chez Eureden, abonde : « Il y avait 200 magasins de producteurs en 2010, 500 aujourd’hui. Le circuit court se développe car il est porteur de sens pour le consommateur ». La stagnation du marché bio depuis 2021 ne serait-elle donc qu’un coup de mou passager ? L’avenir le dira… Mais pour Loïc Guines, président de l’Agence Bio, « le mot régulation doit faire partie du vocabulaire pour que le producteur ne paye pas le coût de la différence entre l’offre et la demande ».
Éclairer le consommateur
Dans l’absolu, le bio mis en concurrence avec le local, les labels, les « sans », a besoin de relancer sa consommation en éclairant le consommateur. « Le consommateur qui achète du bio considère qu’il en a pour son argent mais ne sait pas exactement ce que ça lui apporte », résume Sauveur Fernandez. Pour Silvia Rama d’aucy France, « la marque » peut y contribuer. « Elle a le pouvoir de s’adresser au consommateur et donc de créer de la valeur pour l’agriculture quand, comme dans notre cas, il s’agit d’une marque d’agriculteurs ».
Quand on observe la situation par la lorgnette de la production, on en déduit que les agriculteurs portent une confiance en l’avenir du bio : il n’y a pas de ralentissement des conversions sur les deux premiers mois de de 2022 ; pas plus qu’un développement des « déconversions ». Chez Eureden, le message est également à la confiance dans l’avenir : « Notre coopérative veut devenir le leader du bien-manger ; cela ne peut pas se faire sans le bio », résume Denis Lemoine, vice-président.
Être acteur de la transformation agricole
La nouvelle marque pour l’amont a pour vocation de réunir sous une même bannière l’ensemble des productions. « Notre volonté est de bâtir une communauté de producteurs et de porter un projet bio durable ; de faire un groupe de progrès et d’être acteur de la transformation agricole », indique pour sa part David Joubier, président de la commission Bio Eureden, convaincu que « la marque est un bon outil pour rapprocher le producteur et le consommateur. Et une marque qui s’engage crée de la valeur ».