Il ne faut pas confondre la météo (ex : printemps 2022 sec) et le climat qui mesure une tendance sur 25 ans minimum. Les enregistrements de données météorologiques de 1961 à 1990 (29 ans) constituent aujourd’hui une base de référence climatique du temps breton que l’on pourrait qualifier de « normal » avant les premiers effets du dérèglement climatique en cours.
Le graphique ci-dessus élaboré par Daniel Hanocq, agronome à la Chambre d’agriculture de Bretagne, permet de visualiser le bilan hydrique des cultures en Bretagne selon les périodes climatiques passées et à venir ; ces dernières étant modélisées à partir de prévisions d’élévation des températures, de changement du régime des pluies, etc.
Et que voit-on ? Sur la période 1961-1990, les cultures bretonnes étaient modérément confrontées à un déficit hydrique estival. Durant la période 1981-2010, l’amplitude et l’intensité de la période sèche se sont accentuées ; les cultures doivent faire face à un manque d’eau de début juillet à début septembre. Les modélisations pour les 30 ans à venir – c’est-à-dire à partir d’aujourd’hui – laissent entrevoir des étés très secs, de plus en plus tôt en saison, ce qui risque contraindre les agriculteurs à revoir leur assolement car certaines cultures n’auront plus assez d’eau pour pousser (sans compter les vagues de chaleur éventuelles). Avant la fin du siècle, les étés bretons seront comme celui de 1976 qualifié d’exceptionnel à l’époque…