Promesse de campagne, la création d’un chèque alimentaire devrait faire partie des premières mesures mises en oeuvre par le président de la République réélu. En fait, cette mesure pour le pouvoir d’achat des Français n’est pas vraiment nouvelle. Elle figure dans la loi, jamais appliquée, du 22 août 2021, issue de la convention citoyenne sur le climat. Ce projet de venir en aide aux plus démunis a du sens. Huit millions de Français « ont du mal à avoir accès aux productions locales, aux productions de qualité », a justifié Julien Denormandie en amont des élections. Pire. Une partie de la population a tout simplement du mal à acheter sa nourriture quotidienne. Les témoignages de personnes qui sautent un repas faute de moyens sont désormais légion. Voir, dans la nuit de l’hiver 2022, des étudiants attendant une distribution de produits alimentaires au cœur des quartiers chic de Paris remue les consciences. Ce fait est totalement édifiant au XXIe siècle dans la 7e puissance économique mondiale. L’invasion de l’Ukraine par la Russie va précariser une frange supplémentaire de la population dans les mois qui viennent. Noble décision donc que de vouloir donner un coup de pouce au pouvoir d’achat alimentaire des Français. L’accès à une nourriture suffisante n’est-il pas un droit fondamental de l’homme ? L’exception agriculturelle jadis réclamée par la France dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce était fondée. La nourriture n’est pas un bien comme un autre. Pour autant, les agriculteurs n’ont pas à brader leur travail. Ils le font déjà trop souvent et depuis trop longtemps comme en témoigne le faible niveau de leur revenu. Sur ce point le ministre de l’Agriculture s’est voulu rassurant : « Ce n’est pas aux agriculteurs de payer le pouvoir d’achat des Français »….
Chèque alimentaire