Avec les pluies orageuses du week-end dernier et de ce début de semaine à l’est de la Bretagne, on peut espérer que la réserve utile remonte et limite le déficit hydrique dans certains secteurs. Mais l’Ouest a été peu arrosé… « Avec des déficits de pluviométrie de 14 (Nord-Bretagne) à 60 % (Sud-Bretagne), on aperçoit certes des signes de manque d’eau dans quelques parcelles de céréales, mais la situation n’est pas catastrophique au niveau régional », rassure Élodie Quéméneur, ingénieur régional à Arvalis-institut du végétal. Les céréales à paille sont au stade début remplissage en moyenne, floraison pour les plus tardifs, phase la plus sensible par rapport à ce déficit hydrique, et d’autant plus en sols superficiels. Un bon développement racinaire des céréales d’automne « Pour des réserves utiles (RU) de 100 mm comme en Ille-et-Vilaine, on atteignait 60 à 70 mm de déficit à début mai. Il est tombé 20 à 30 mm en ce début de semaine, ce qui permet de souffler un peu », illustre-t-elle. Avant de poursuivre : « Nous restons optimistes. Sans problème au moment du semis et sans période d’hygromorphie cet hiver, la bonne installation racinaire des plantes permet aux céréales d’aller s’alimenter en profondeur. » Les orges de printemps sont les plus pénalisées. En blé, peu de parcelles décrochent à ce jour pour cette campagne, une des plus sèches depuis les 20 dernières années, à l’instar de l’année 2011. Les prévisions météo à ce jour semblent prédire que l’on s’éloigne de la ressemblance avec 2007, avec l’arrivée de la pluie en fin de cycle entraînant une pression sanitaire importante. Pour ce printemps 2022, la variable rendement via le nombre de grains par m2 et la qualité (teneur en protéines) peuvent être néanmoins touchées. En effet, selon les pratiques et les formes d’engrais utilisées, la valorisation du dernier apport d’azote ne sera peut-être pas…
Les pluies de ce début de semaine ne suffiront pas