Le moteur de l’économie française est en panne. C’est l’Insee qui le dit. Ce sont les Français qui le vivent. Avec une augmentation du prix des produits de grande consommation de 2,9 % en avril, les achats des ménages se sont encore repliés après une baisse de 1,3 % en mars. Et sur quel poste les Français se sont-ils le plus privés ? L’alimentation. Les achats alimentaires ont diminué de 2,5 % sur mars et les chiffres définitifs d’avril devraient confirmer ce constat. La nourriture représente près de 40 % du recul de la consommation ! Cet arbitrage du consommateur qui consiste à réduire son budget alimentaire met à mal les hausses de prix négociées par les industriels auprès de la grande distribution sous couvert d’Égalim 2. Elles sont, de fait, neutralisées par la baisse instantanée de la consommation alimentaire des ménages. Cela, personne ne l’avait vraiment prévu. Ce fait de société ouvre peu d’espoir quant aux bénéfices d’une éventuelle révision des contrats avec les distributeurs pour tenir compte de la flambée des matières premières. Le consommateur est roi : quand les prix augmentent, il achète moins, un point c’est tout. Cette réalité économique ne fait pas l’affaire des agriculteurs qui espéraient enfin récolter les fruits de leur travail au travers de l’augmentation des prix en magasin. Las. Deux fois las, car les prévisions pour les mois à venir peuvent difficilement porter à l’enthousiasme. L’arrêt de la prime carburant le 1er août prochain fera mécaniquement augmenter l’inflation désormais promise à + 7 % en 2022 et rognera le pouvoir d’achat. Sans parler de l’escalade entre l’Occident et la Russie qui pourrait non seulement créer une pénurie d’énergie en Europe, mais surtout générer un climat d’anxiété peu propice à la consommation….
Pas gagné