La baisse de la consommation de produits biologiques amène les responsables de la Maison de la bio 29 à expliquer cette tendance. Ils en appellent à communiquer en rappelant qu’il s’agit « d’une solution d’avenir ».
« Le recul de la consommation de produits bio est multifactoriel. En réaction aux confinements, il y a une espèce de lâcher prise », introduit Valérie Lazennec, présidente de la Maison de l’agriculture biologique du Finistère, lors de son assemblée générale. Après avoir connu une croissance à 2 chiffres, le marché est en recul « de 2,8 % en 2021. Pourtant, c’est une solution d’avenir, autonome. C’est une réponse à la baisse des pesticides, la lutte contre le réchauffement climatique passera par une agriculture plus respectueuse ».
Un consommateur noyé
Jean-Christophe Ramel, de chez Biocoop, estime que « la grande distribution a noyé le consommateur avec la HVE (Haute valeur environnementale), le sans pesticide. Le prochain défi est de se différencier de ces labels ». Ce à quoi Valérie Lazennec répond : « Le label Fnab bio met en avant notre travail avec un cahier des charges strict. Aujourd’hui, tout est mélangé, on doit réagir et réajuster les choses ». Ce label prend en compte des éléments supplémentaires comme les volets sociaux ou la préservation de la biodiversité.
Le local attire
« Il y a eu de grosses conversions en lait bio, mais ça ne va pas coincer pendant 10 ans », rassure Nolwenn Virot, président du Gab 29. Le Finistérien pense que « nous n’avons peut-être pas bien communiqué sur ce qu’est la bio. Un produit local et moins cher coche toutes les cases pour le consommateur ; à nous de rappeler que nos productions apportent en plus des valeurs sociétales et environnementales ». La disparition des emballages plastique est aussi un facteur à prendre en compte, « les GMS freinent des 4 fers pour des produits comme les concombres bio, plus difficiles à différencier. Elles préfèrent sortir des références bio pour privilégier le sans pesticide ».
Valoriser les produits finis
Sur certaines denrées, la baisse de consommation en bio est plus forte. « C’est le cas pour la farine à -18 %, le beurre à – 12 %. Pourquoi les crêpiers bretons ne jouent pas le jeu ? », interroge une consommatrice lors de l’assemblée générale. Certains restaurateurs « utilisent de la farine bio, mais s’approvisionnent en ingrédients plus simples pour le reste, ils ne sont pas engagés jusqu’au bout », répond Jonas Le Gall, meunier à Ergué-Gabéric. « Il nous manque encore des outils », renchérit Nolwenn Virot, « en viande ou en céréales, nous savons valoriser nos matières premières, pas les produits finis », conclut-il.