Entre fumier et lisier, que choisir ? Quel type d’effluent est le plus intéressant dans nos systèmes de production ? Selon Jérémy Guil, agronome à la Chambre d’agriculture, le lisier l’emporte mais à condition de trouver des solutions pour maintenir un taux de carbone satisfaisant dans les sols. Lors de la construction d’un nouveau bâtiment par exemple ou lors d’une mise aux normes, les éleveurs peuvent se demander s’ils doivent opter pour un stockage des effluents sous forme de fumier, de lisier ou les deux. Longtemps le fumier a été considéré comme supérieur car favorable au taux de matière organique dans les sols. Selon Jérémy Guil, responsable de l’équipe gestion des sols et fertilisation de la Chambre d’agriculture de Bretagne, le lisier est plus intéressant que le fumier sur plusieurs aspects. « Son azote davantage disponible permet une réponse immédiate sur les cultures. La maîtrise de la fertilisation avec du fumier est beaucoup plus complexe car il libère l’azote en continu, y compris quand la culture est récoltée. Un fumier frais doit être apporté deux mois avant maïs par exemple pour pouvoir libérer de l’azote pour la culture », précise-t-il. Favorable à passer les fumiers dans les méthaniseurs De plus, le fumier va induire plus facilement la perte d’éléments minéraux, « du fait d’un temps plus important de stockage avant l’utilisation par la culture. » L’agronome ajoute que « de l’énergie est perdue dans l’atmosphère lors de sa décomposition. » Il précise que « l’on peut sans doute mieux gérer ce type d’effluent en le passant dans un méthaniseur qui permet de récupérer l’énergie sous forme de méthane, maîtrisable. » Des sols couverts en permanence Mais qu’en est-il du carbone apporté par le fumier jouant favorablement sur la fertilité dans les sols ? « En système lisier, les pailles des cultures peuvent être réintégrées au sol et il convient aussi…
« Avantage au lisier par rapport au fumier »