Coup dur, grande lassitude, comptes dans le rouge : en quelques mois comme en un quart d’heure, une vie peut basculer jusqu’à remettre en cause son envie de continuer… Dans un milieu agricole où ‘tout arrêter’ ne va pas de soi, mieux vaut bien se poser avant de prendre une décision aussi importante. La formation « continuer ou se reconvertir » est faite pour cela. « Pour avancer, il faut se sentir bien et cette formation vous aide à être mieux. Ensuite les portes s’ouvrent, les décisions se prennent sans être vécues comme un échec ou un renoncement. Oui, cela m’a permis de bien peser les choses… ». Devant un café, Benoît* se raconte avec un regard qui brille, les larmes ne sont pas loin. S’il accepte de témoigner sur sa participation à la formation c’est pour délivrer un message à tous ceux qui, en situation de souffrance, n’osent ni se poser la question d’une éventuelle reconversion, ni même demander de l’aide… Un message simple : ne restez pas seul ! « On est dans un monde où il ne faut pas réfléchir, où on fait de nous des machines, mais dans la vie privée comme dans le travail, on reste des humains. Quand tout va mal, qu’on n’arrive plus à s’en sortir, cela peut devenir dramatique. Certains commettent l’irréparable alors qu’ils peuvent être accompagnés. J’aurais aussi pu faire des bêtises, mais j’ai découvert qu’il y avait des gens pour m’aider. Des gens neutres qui nous conseillent sans juger ». Une énorme claque L’histoire de Benoît débute comme celle de bien des agriculteurs de sa génération : à 22 ans, il reprend les parts de sa mère pour intégrer le Gaec familial et devient éleveur laitier. Sa compagne Lucie* travaille à l’extérieur. De leur mariage naissent trois enfants : « Je ne me suis jamais posé de question, je vivais dans…

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