Arnaud Robin et Pierre-Yves Mauriceau produisent 150 000 litres de lait à Questembert, et les transforment en crèmes, yaourts et fromages. La quasi-totalité des 52 hectares de la SAU est enherbée.
À la ferme de Bodreguin, l’autonomie n’est pas un vain mot. L’alimentation des 28 vaches est produite sur place, en système biologique ce qui limite les intrants. « Nous avons également une autonomie décisionnelle car nous transformons et commercialisons toute la production », assurent les deux associés.
Pâture dès la mi-janvier
Le parcellaire, groupé autour des bâtiments, favorise le pâturage. La surface accessible est de 1,7 hectare par laitière. « Il y a une trentaine d’hectares de bonnes terres ; le reste est en zone humide ou très séchante », précise Arnaud Robin, en charge de l’élevage. La gestion de l’herbe est optimisée par un pâturage tournant sur une soixantaine de paddocks de 0,5 hectare. Après deux mois de repos hivernal, les prairies (RGA-trèfles) sont pâturées dès que possible (vers la mi-janvier), dans l’après-midi, « pour nettoyer les parcelles, donner de la lumière au trèfle, permettre une transition alimentaire douce ». D’avril à juillet et d’octobre à fin novembre, le pâturage constitue 100 % de la ration. Les premières fauches sont réalisées début avril, « en priorité des parcelles de trèfle éloignées ou destinées à la réserve sur pied en été ». De juillet à septembre, les vaches pâturent les zones humides et reçoivent de l’herbe enrubannée. En hiver, elles consomment des stocks et 2 à 3 kg de maïs grain ou de méteil (2 ha de maïs suivis de 2 ha de méteil dans l’assolement).
450 L transformés par jour
L’accès à l’eau, les clôtures fixes (autour des champs), les séparations mobiles et la rénovation des chemins existants représentent un investissement de 18 000 € sur 20 ans. La ferme est arborée (202 mètres linéaires par hectare pour une moyenne de 80 à Questembert) ; les espaces ombragés sont nombreux. La variété d’essences fournit un complément alimentaire en été. Les vaches (plusieurs races dans le troupeau) vêlent toute l’année. « L’objectif est de produire et transformer 450 litres chaque jour pour assurer les besoins de la clientèle ». Trois vaches nourrices élèvent les femelles de renouvellement. « Ce système permet de diminuer la charge de travail, d’éviter de donner des concentrés, de diminuer les problèmes sanitaires et d’améliorer la croissance des veaux ». Ces nourrices ont une alimentation similaire aux laitières.
Diversification des débouchés
La ferme compte 6 UTH. Les deux associés travaillent 45 heures par semaine, en moyenne. Ils prennent 6 semaines de congé par an et sont libres deux week-ends sur trois. Les produits de la ferme sont vendus sur les marchés, en magasins de producteurs, dans des restaurants et dans des biocoop. Dix mille litres écrémés sont collectés par Biolait. La totalité des produits de la ferme (avec les aides) approche 293 000 €, pour un EBE de 83 400 €. Près de 36 % de cet excédent brut d’exploitation sert à payer les annuités. « Nous n’avons pas d’investissement lourd à venir ». La diversification des débouchés est une force de l’entreprise ; le client le plus important représente 18 % du produit d’activité.