La forêt est confrontée à la notion de « société civile ». Bernard Ménez, élu au Comité régional de la propriété forestière, développe la problématique du point de vue des forestiers. En juillet 2020, la députée du Nord, Anne-Laure Cattelot, a remis son rapport de mission parlementaire sur la forêt et l’avenir de la filière bois. Celui-ci insiste sur « l’impératif de partager avec les forestiers un contrat social clair », la forêt étant considérée « comme un bien commun, d’intérêt général ». Vraie-fausse concertation En conséquence, la forêt doit être cogérée avec la société civile à l’échelle du territoire. En pratique, « de multiples expériences locales ont montré que les citoyens lambda participent peu, ou s’épuisent très vite à l’exercice de la concertation. Par contre c’est le terrain de prédilection et d’influence des organisations environnementales ou ONG diverses et variées qui noyautent et prennent le pouvoir dans ce genre d’organisation. En clair, la démocratie directe, citoyenne, participative est une astuce utilisée par une minorité afin d’imposer ses points de vues », déplore Bernard Menez, élu forêt à la Chambre d’agriculture du Finistère. Un caractère durable Le protocole d’Helsinki (1997) définit le caractère durable de la forêt par trois fonctions : la fonction économique, la fonction sociale, la fonction environnementale. « Les forestiers, de par la diversité des types de forêt, remplissent ces fonctions. Les deux dernières (sociale et environnementale) ne posent aucun problème, d’autant qu’il s’agit d’un don gratuit de la part des forestiers à la société civile ». En revanche la fonction économique (production d’une matière première, le bois), alternative à des solutions dépendantes des énergies fossiles, « suscite l’incompréhension des organisations environnementales. En effet, les notions de marché, d’investissement, de retour sur investissement leur sont étrangères voire saugrenues et vulgaires. À titre d’exemple, nous ne leur ferons jamais comprendre que la forêt de production ne peut s’affranchir de…
Défendre la forêt de production