Au nord de Brest (29), des agriculteurs, des Cuma et des ETA se mobilisent pour limiter les émissions d’ammoniac lors d’épandage de lisier. Dans un projet nommé Abaa Life, des capteurs vont être installés pour mesurer la qualité de l’air. « Plutôt qu’être contraints, nous préférons être moteur », introduit Julien Hindré. Le producteur installé à Plouzané (29) fait partie d’un groupe d’agriculteurs pionniers dans la recherche de réduction des émissions d’ammoniac. Sur ce territoire et jusqu’en 2025, des capteurs à NH3 vont mesurer les pics de présence de ce composé chimique dans l’air. Ce projet, avec financement européen, baptisé Abaa Life se développe dans un 1er temps sur la pointe de la région, sur une superficie restreinte à grande diversité de productions agricoles. « Nous sommes dans une forte densité de population, nos ETA et les Cuma se sont déjà équipées de matériels faiblement émissifs, comme des tonnes à lisier avec des pendillards à patins ou des injecteurs de lisier », abonde Martin Cloitre, éleveur de Plouarzel (29). « Les émissions d’ammoniac proviennent à 95 % de l’élevage. La combinaison d’ammoniac et de conditions météorologiques avec des températures élevées forme des particules fines, polluant l’air », rappelle Edwige Kerboriou, vice-présidente de la Chambre d’agriculture de Bretagne et référente qualité de l’air. Une application pour avertir Air Breizh, qui implante les capteurs, est « la première association à mesurer la teneur en ammoniac de l’air à l’échelle d’un territoire », précise Anne Guézengar, chargée d’étude azote, sol et fertilisation à la Chambre régionale d’agriculture. Les teneurs en ammoniac de l’air collectées, les conditions météorologiques et le type de matériel d’épandage utilisé seront compilés pour dresser un modèle type de chantier non émissif. Le développement d’une application permettra aux agriculteurs, aux ETA et aux Cuma d’être avertis de période de pic de pollution, ou au contraire de moment où l’épandage…
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