Le marché au cadran, c’est un peu comme la dernière épicerie de campagne. On milite pour son maintien, on invoque son utilité, on pleure sa possible fermeture, mais on y pousse trop rarement la porte. Aujourd’hui, 700 éleveurs sur 4 500 du Grand Ouest, représentant 15 % des porcs, sont des apporteurs réguliers au MPB. Vu par l’autre bout de la lorgnette, 85 % des éleveurs ne vendent pas leurs cochons au marché mais profitent pour autant de cette cotation transparente. La semaine dernière, le Marché du porc breton a vacillé sur ses bases. De quoi faire craindre une délégation totale de la fixation du prix, au mieux à l’industrie, au pire aux intégrateurs espagnols. Une apostasie pour la Bretagne, terre historique de marchés aux enchères. Une perspective inconcevable d’abandon du pouvoir des éleveurs de porc dans la fixation du prix. Ce n’est pas la première fois que le marché du porc est soumis à des turbulences. Dans les années 70, un marché à deux têtes cohabitait : celui créé par la Sicamob en 1972 et par la Cooperl en 1973… pour aboutir à la fusion en un marché du porc breton unique en 1975. Jusqu’à un point de rupture en 2015, avec la suspension inédite de la cotation de Plérin en raison du boycott mené par les deux plus gros acteurs industriels du secteur. Ce qui survient aujourd’hui au MPB, le marché bovin l’a connu en 2003. En arrière-plan de ces vicissitudes figure sans conteste une lutte de pouvoir entre maillons de la filière. Mais aussi la perte du sens du collectif des éleveurs. En écho à cette confusion, les légumiers rappellent aux éleveurs que le regroupement de toute l’offre en un seul point de vente est le point fondamental du bon fonctionnement d’un marché au cadran. Un objectif de plus en…
Le cadran