Alors que les projecteurs sont braqués sur le blé, le riz fait le job, et permet de fournir une alternative aussi bien en alimentation humaine (Afrique) qu’animale (Chine). Le riz est une denrée qui voyage peu, puisque seulement 10 % de la production mondiale entrent dans le marché international contre 15 % pour le maïs et 25 % pour le blé. Ce négoce de 51 Mt est aux mains de cinq pays, produisant 37 % des récoltes mais assurant 80 % des exportations. En tête et de loin, l’Inde vend près d’une tonne sur 2 des volumes échangés (48 % du total), suivi de la Thaïlande (15 %) et du Vietnam (13 %). Le Pakistan, avec 9 % du commerce mondial et les USA (5 %) complètent le tableau. Face à eux, une multitude de pays acheteurs, dont le Nigéria, l’Arabie saoudite, l’Égypte. Ces pays se sont fortement positionnés sur le blé aussi, dont la consommation progresse largement depuis plusieurs années en Afrique, au Moyen Orient comme en Asie. Mais quand le blé devient trop cher, il faut trouver des alternatives. Fort heureusement, le riz n’a pas subi la même flambée que le blé en 21/22. Le prix mondial a progressé de 16 % entre février et mai 2022, contre + 50% pour le blé. Les exportations mondiales de riz n’ont d’ailleurs pas attendu la guerre russo-ukrainienne pour progresser, passant de 44 Mt en 2019-2020 à 50,6 Mt puis 51,2 Mt sur les deux dernières saisons, soit +16 % contre seulement +4 % pour le blé sur la même période. Impossibilité physique ou économique d’accéder aux céréales Aujourd’hui, la pénurie alimentaire dont souffrent de nombreux pays, notamment africains, n’est pas liée à un manque de céréales mais à l’impossibilité physique ou économique d’y accéder. Entre les précédentes crises de 2007-2008 et 2010-2011, et aujourd’hui, le ratio stocks/consommation mondial des grains a nettement progressé. Même…

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