Dans un territoire froid avec des sols peu profonds, l’élevage permet de valoriser ces terres en fertilisant les cultures et les pâtures. « Nos sols sont peu profonds et froids, il y a beaucoup de cailloux. Il nous faut absolument optimiser les unités d’azote de nos déjections car sans azote, pas de rendement en culture », témoigne Alexandre Paul. Situé à Scrignac (29), cet éleveur de 480 truies utilise son lisier avec rigueur pour pouvoir cultiver 45 ha de maïs, 15 ha de blé et 15 ha d’orge. Les dates de semis des cultures de printemps sont décalées pour attendre des températures plus chaudes, les indices de précocité des maïs « ne vont pas au-delà de 220 ». Pour autant, l’agriculteur arrive à produire le grain nécessaire à la fabrication de son aliment (Faf intégrale) grâce aux matières fertilisantes contenues dans les déjections de ses animaux. Sur les céréales, 40 m3 de lisier provenant de l’atelier engraissement sont apportés au début mars, par l’entreprise Rosec, de Plougonven (29). Les effets de ces déjections sont visibles 3 à 4 semaines après leur application. En déléguant ces épandages, le travail est rapidement exécuté, « le débit de chantier est impressionnant, on peut arriver à épandre 1 000 m3 par jour. La tonne avec rampe de 24 m est équipée d’un DPAE (Débit proportionnel à l’avancement électronique) pour une répartition régulière et de télégonflage pour préserver la structure des sols. Mesuré par analyse d’effluent en laboratoire et directement sur la tonne, le lisier dose 3,5 uN /m3. Ce serait beaucoup plus simple de fertiliser uniquement avec de l’engrais minéral, mais le coût ne serait pas le même ». Pour nourrir ses sols peu propices aux cultures, l’éleveur privilégie des mélanges de couverts végétaux riches, composés de radis chinois, de trèfles et de phacélie. Si la paille des céréales est exportée, les cannes de maïs…
L’élevage nourrit les sols peu propices aux cultures