La crise sanitaire du Covid-19 a accentué la fragilité structurelle de la filière chevreaux : les producteurs ont assisté impuissants à l’effondrement du prix du chevreau naissant (80 % en 2 ans).
Aujourd’hui la situation du marché est globalement assainie au niveau des stocks de chevreaux. Mais le contexte inflationniste du prix de la poudre de lait impacte la rentabilité de l’activité d’engraissement et la menace de baisse du prix du chevreau naissant revient sur le devant de la scène.
Trois syndicats agricoles – la Fnec (éleveurs de chèvres, FNSEA), la Confédération paysanne et la Coordination rurale – plaident d’une même voix, dans un communiqué du 17 juin, pour « un autre modèle économique », où « chaque maillon retrouve de la valeur » au sein de la filière chevreaux. Les éleveurs laitiers sont payés « entre un et deux euros » par chevreau naissant par les engraisseurs. Ces derniers reconnaissent que ce n’est « pas satisfaisant », explique le communiqué, mais eux-mêmes subissent la hausse du prix de la poudre de lait. Les éleveurs interpellent donc les acteurs de l’aval. « Demander à la filière laitière de payer n’est pas une solution durable : il faut absolument que la hausse des coûts de production soit répercutée dans le prix du chevreau gras », affirment-ils. Depuis le début de la crise du Covid-19, la filière connaît de grandes difficultés. Les trois syndicats y voient la nécessité de changer de modèle et recommandent « une diminution du nombre de chevreaux entrant dans le circuit long », avec des lactations longues, l’utilisation de semences sexées et le recours à des alternatives à l’abattage. Ils préconisent aussi « le développement de l’engraissement des chevreaux à la ferme pour désengorger le circuit classique, et pour mieux répondre aux attentes sociétales ».