Bâtiments inondés, orges égrainés, légumes hachés, maïs effeuillés… Par endroit, le retour des précipitations a été marqué par de violentes chutes de grêle.
Dans les campagnes, tout le monde attendait de l’eau avec impatience. Mais le retour des pluies s’est fait de manière très inégale à travers les Côtes d’Armor. Certains n’ont eu le droit qu’à de faibles averses mouillant la poussière quand d’autres ont connu le déluge. Vendredi 3 juin, un orage violent s’est abattu sur une zone bien délimitée de l’est du département. « En 40 ans, je n’avais jamais vu une chute de grêle d’une telle intensité. Cela a duré 20 minutes environ », témoigne Guy Corbel, éleveur de porc et de volaille à Trémeur. Sur les communes de Broons, Sévignac, Plumaugat et Trémeur, le couloir concerné mesurait environ 3 km de large sur 10 km de long, estime le vice-président de la Chambre d’agriculture. Sous cette averse de grêlons presque de la taille de balles de ping-pong, les cultures ont souffert. « Dans les parcelles au cœur du secteur touché, les dégâts atteignent 70 à 100 % sur céréales, colza ou maïs ! C’est le cas chez des voisins et sur certains de mes îlots situés à 5 km du siège d’exploitation », raconte Florian Gaultier, producteur de lait à Broons et président de JA 22. À Sévignac, les translucides en toiture du Gaec Pevar Dens ont éclaté sous les grêlons et un chéneau a été tordu sous le poids, confiait Benjamin Chrétien, l’un des associés.
À l’Ouest, rien de mieux
Le lendemain, un secteur du nord-ouest des Côtes d’Armor a subi le même sort. En fin d’après-midi, le temps a tourné au vinaigre. « Vers 20 h, les trombes d’eau se sont transformées en un violent orage de grêle. Il est tombé plus de 50 mm en une heure », explique David Labbé, aviculteur à Plourivo dont la mairie a demandé la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle (25 % des surfaces auraient été grêlées). « Chez moi, des cartes électriques de la ventilation ont sauté dans les poulaillers. Les fossés ne parvenant pas à évacuer une telle quantité d’eau, la cour et différents bâtiments ont été inondés. Un voisin a perdu 47 ha de maïs, totalement laminés ! » Même son de cloche chez Pierre-Yves Le Chevert à Paimpol où l’eau a tout traversé, « glissant sur l’herbe, passant à travers le talus… », jusqu’à inonder la stabulation. « Dimanche, nous avons curé l’étable en urgence. Dans les champs, les maïs sont lacérés, les céréales égrainées… Les rendements seront impactés. » En lien avec la préfecture, mairies et Chambre d’agriculture recensent actuellement les dégâts.