L’enrichissement des sols bretons en azote, phosphore et potasse est à la source du bond des rendements depuis les années 50. L’élevage apporte sa pierre à l’édifice. Mais ce capital « fertilité des terres » est fragile. Les zones de captage sont un bon support pédagogique pour comprendre le mécanisme de la fertilité d’un sol. Les premières années, les fauches fournissent un rendement correct. Puis, au fil du temps, les rounds de foin sont de plus en plus parsemés sur la parcelle. À force de prélever de la végétation sans jamais restituer d’éléments fertilisants, le sol s’appauvrit en potasse – que l’on retrouve en grande quantité dans les feuilles et tiges exportées – , et le phosphore, de plus en plus fortement fixé par le sol, devient de moins en moins disponible pour la plante. Quant à l’azote n’en parlons pas sauf potentiellement en présence de légumineuses. Progressivement la zone de captage se transforme en terre de lande… avec l’ajonc en moins. Teneurs multipliées par 10 en 50 ans Petit retour en arrière avec Daniel Hanocq, agronome à la Chambre d’agriculture de Bretagne : « Dans un passé lointain, en Bretagne, les landes étaient les mines d’engrais à ciel ouvert. Les paysans récoltaient de la litière pour les étables. Ces ajonc, bruyère, fougère, etc., apportaient les éléments N-P-K extérieurs ». Ce à quoi l’on pouvait ajouter l’apport des cendres : « Jusqu’aux années 50, 25 % de la SAU était consacrée à la production d’énergie si l’on englobe les surfaces dédiées à l’alimentation des animaux de trait ». Bien sûr que l’ensemble de ces apports locaux ne suffisaient pas à faire 100 quintaux ! Mais « c’était moins mal que si c’était pire », comme disait Coluche. Puis survint l’avènement des scories de déphosphoration (18 % d’acide phosphorique et 40 % de chaux). « Des déchets des hauts-fourneaux qui se sont avérés une…

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