Alors que les cours des tourteaux ont flambé, peut-on imaginer se tourner vers la culture locale de protéagineux ou oléoprotéagineux comme nouvelle source de protéines pour équilibrer les rations riches en maïs ? À l’occasion du Salon de l’herbe, début juin, à Villefranche-d’Allier (03), Idèle et ses partenaires ont organisé le Village de l’autonomie protéique et fourragère. Un espace faisant écho au vaste projet Cap Protéines (lancé dans le cadre du Plan France Relance) dont l’objectif est d’accroître la souveraineté protéique à l’échelle nationale. « Dans le contexte actuel d’intrants très coûteux, peut-on par exemple réduire la dépendance de nos ateliers aux importations de tourteaux étrangers ? Imaginer remplacer les correcteurs azotés du commerce par des graines produites localement ? », interroge Alice Berchoux, chargée d’études en production laitière. En France, on sait cultiver du pois, de la féverole, du lupin, du colza et même du soja… Mais en fonction de leur valeur alimentaire et de leur place dans les rations, d’un point de vue technico-économique, sont-elles de bonnes pistes pour être plus autonomes ? « Si le lupin est très intéressant en termes de richesse en matière azotée, sa culture s’avère compliquée et les rendements aléatoires ont souvent déçu les éleveurs », tranche la spécialiste. Plus globalement, les valeurs des graines protéagineuses et oléagineuses entières paraissent très attractives sur le papier : un pois titre à 22 % de MAT, un soja à 40 % par exemple. « Mais leur usage pose des questions techniques », tempère Alice Berchoux. « L’azote des oléoprotéagineux est très dégradable dans le rumen. À l’arrivée, la valeur en PDIA de ces graines apportées crues est faible. Pour accroître la part de protéines by-pass, il est alors nécessaire de passer par un traitement thermique comme le toastage qui provoque une réaction de Maillard entre les protéines et les sucres contenus dans la graine. Ce traitement peut être…
Pas si simple de remplacer les correcteurs azotés du commerce par des graines