La société Ecorobotix, en partenariat avec Eureden, réalise des traitements sur la culture de haricot depuis l’an dernier, avec son pulvérisateur de précision géré par intelligence artificielle.
40 hectares d’essais l’an dernier sur la culture de haricots, du côté de Pontivy. 70 % de matière active économisée pour une destruction des adventices aussi performante qu’en traitement chimique. « Une grande satisfaction », selon Julien Prat, agronome d’Eureden, intervenant lors d’une journée technique à Kerguéhennec, le 9 juin dernier. « C’est le pulvérisateur le plus précis sur le marché », assurent les ingénieurs d’Ecorobotix.
Les ventes d’appareils décollent
L’outil cible, y compris sur le rang, les plantules indésirables et pulvérise uniquement cette zone. « Les adventices sont détruites à 95 % sur les surfaces traitées », ce qui permet une récolte mécanisée et une valorisation industrielle normale. « En légumes, dans des parcelles propres, l’outil est capable de traiter les rares plants de datura ou de morelle. En oignons et en betteraves, il repère facilement les plants de chardon », précise Sébastien Branche, d’Ecorobotix. « En Suisse (la société est suisse), l’appareil est utilisé sur prairies pour traiter les rumex et les chardons. En Espagne, des essais sont réalisés sur salades pour limiter l’utilisation des fongicides et des insecticides (de moins en moins de molécules disponibles) ». L’appareil séduit : 8 ont été vendus en 2021 et 49 en 2022 à des organisations de producteurs. Deux sont en fonctionnement en France : dans le Nord et dans le Loiret.
[caption id= »attachment_67948″ align= »aligncenter » width= »720″] Le dessous de l’appareil avec ses caméras (à gauche) et sa rampe de buse très rapprochées.[/caption]
Essais sur haricot, épinard et carotte
Les essais, avec Eureden, se poursuivent cette année, sur haricots, épinards et carottes (aspects technique et économique). Compte tenu de l’effet positif au niveau environnemental, des aides des collectivités pourraient être envisagées à l’achat du matériel même si celles-ci privilégieront toujours le désherbage entièrement mécanique. Quoi qu’il en soit, le système donne de l’espoir aux agriculteurs, selon Jean-Claude Orhan, producteur de légumes d’aucy : « Il faut dire aux jeunes qu’il y a un avenir dans le métier grâce à l’intelligence artificielle et aux nouvelles technologies ».