Riche en UF, la betterave fourragère a fait l’objet d’une étude à la station expérimentale de Trévarez (29). L’effet sur les taux est significatif uniquement sur les multipares.
La station expérimentale de Trévarez (29) a incorporé de la betterave fourragère dans la ration des vaches laitières durant 2 hivers (2019 et 2020), de décembre à mars. Si le lot témoin était nourri par une ration de base composée d’ensilage de maïs et d’ensilage d’herbe fauchée précocement, équilibrée en azote par du tourteau de colza (35 % de MAT) et enrichie de minéraux, le second lot recevait en plus 4 kg MS/VL de betterave. Ce fourrage était introduit entier « dans la mélangeuse, pour la couper légèrement. Les 4 kg représentent ce qui se pratique dans la région, il n’y a pas de risques d’acidose », introduit Élodie Tranvoiz, chargée d’études au service élevage de la Chambre d’agriculture, qui intervenait lors d’un webinaire national organisé par l’Idele.
Substitution de 1 pour 1
« Le lot expérimental a ingéré 11,2 kg MS de maïs ensilage et 4 kg MS de betterave. Il y a eu une substitution de 1 pour 1 : le lot sans betterave a ingéré 15 kg MS de maïs ensilage ». Côté production laitière, « le troupeau a perdu 1 kg de lait/VL et par jour quand il a reçu de la betterave ». Toujours à l’échelle du troupeau, il n’y a pas eu de différences significatives des taux. Cependant et chez les multipares, les femelles ont produit « 2 points de TB en plus et 1,6 point de TP supplémentaire ». Pourquoi les primipares n’ont pas suivi ce même chemin ? « L’explication vient du fait que ce sont des animaux plus dominés ; ils n’ont peut-être pas eu accès aux 4 kg journaliers », avance Élodie Tranvoiz.
Quel impact économique ?
Afin de combler la perte de production laitière (-1kg de lait/VL/jour), le troupeau doit s’agrandir d’une vache supplémentaire pour garder la même production de 544 000 l. Le produit lait est supérieur pendant l’hiver grâce aux meilleurs taux des multipares. À cela viennent s’imputer « des charges opérationnelles plus importantes liées à la culture et la récolte de la betterave. Il n’y a donc pas de différences économiques entre les 2 lots ». Sur les aspects autres que zootechniques, la chargée d’étude rappelle que l’introduction de betterave dans la rotation permet de « capter de l’azote dans le sol à une période où le maïs n’en capte plus, notamment en début d’automne. C’est aussi une culture qui est moins sensible à la sécheresse », conclut-elle.