Stéphane Chapuis, spécialiste en agroéquipement, intervenant à l’assemblée générale de la FDCuma 56, a évoqué la hausse du prix des matériels agricoles et les mesures prises par le réseau pour limiter l’impact économique.
« Êtes-vous d’accord sur le fait que le matériel agricole a augmenté de 10 % ces dix dernières années ? De 30 % ? » Instantanément, les propos font réagir et les acquiescements fusent. La réponse est sans surprises mais sidère quand même : 24 % d’augmentation en dix ans sur le prix du matériel agricole selon l’Insee et plus de 57 % sur le prix des tracteurs en Cuma. Stéphane Chapuis, de la FNCuma, alerte mais équilibre ses propos : « Sur les tracteurs, l’augmentation du prix est importante en Cuma mais est à relativiser en la comparant à l’augmentation de la puissance, avec une évolution de 3 cv par an en moyenne ». Face à cette hausse des prix, le réseau s’est interrogé sur sa capacité de résilience. En 2021, Camacuma a permis de réaliser 2 500 000 € d’économies avec la mise en location de 140 matériels, et cela en totale indépendance. Dans le Morbihan, la Cuma de Locoal-Mendon loue son téléscopique via la plateforme du réseau et estime faire un gain de 8 € sur le tarif horaire par rapport à un investissement classique.
Maintenance du parc
Les coopératives doivent, plus encore qu’avant, planifier le renouvellement de leurs matériels. Le spécialiste bouscule les codes en les poussant à utiliser au maximum le matériel acquis, ce qui est loin d’être une pratique courante actuellement dans le réseau. « Il y a encore de la marge ; en Cuma, on renouvelle trop tôt les tracteurs et beaucoup trop tôt d’autres matériels comme le matériel de transport ». Il faut optimiser l’utilisation en organisant mieux les chantiers collectifs. L’embauche d’un salarié permet en partie de résoudre cette problématique (on estime à environ 30 % d’augmentation d’utilisation d’un matériel avec un salarié) et de diluer ainsi les frais fixes. Pour pousser les économies, les coopératives peuvent s’organiser en bâtiment-atelier afin d’assurer la maintenance de leur parc matériel. Cette activité permet de diminuer de 30 % à 40 % les charges de fonctionnement sur les postes entretien-réparation.
Anne de La Ferté-Sénectère