De l’orge à la bière

12662.hr - Illustration De l’orge à la bière
L’association anime désormais une filière brassicole unique en France, 100 % bretonne et 100 % biologique. Ses adhérents étaient réunis en assemblée générale chez Frédéric Garel en juin dernier.
Agriculteurs, malteurs et brasseurs travaillent de concert pour développer une filière brassicole bio bretonne. Les besoins en orge sont loin d’être satisfaits.

Près d’une centaine de fermes produisent de l’orge brassicole bio en Bretagne. Deux malteries transforment la matière première à Theix (56) et à Scaër (29). Une trentaine de brasseries artisanales proposent de la bière de qualité, soucieuses de la provenance des ingrédients. Tous adhèrent à l’association De la terre à la bière et œuvrent au développement d’une filière brassicole bio, régionale et solidaire en Bretagne. « Nous avons des valeurs communes », indique Arnaud Huchet, consultant en brasserie. « La volonté notamment de relocaliser l’approvisionnement ». 3 000 tonnes d’orge bio sont valorisées chaque année pour les besoins de la filière. Il en faudrait bien plus pour éviter les importations.

Une culture rentable

Frédéric Garel, agriculteur aux Forges-de-Lanouée (56), s’est installé en 2018, à la suite de ses parents. Il a converti l’exploitation en bio, dès la reprise : l’atelier de viande bovine (45 vaches allaitantes) et les 65 hectares consacrés aux cultures de vente. Une dizaine sont emblavés en orge brassicole. « L’orge est une culture rentable, assez facile à maîtriser techniquement (désherbage mécanique et bonne couverture du sol). Elle revient tous les cinq à sept ans dans la rotation ». L’exigence de qualité de la récolte est, pour lui, un facteur de motivation. La centaine d’agriculteurs adhérents consacrent mille hectares environ à la culture (30 à 35 q valorisés après tri par hectare). Ils bénéficient d’un contrat sur trois ans, avec un volume et un prix définis en amont.

Essor des bières de qualité

La bière bio a le vent en poupe. Son essor pourrait bénéficier aux entreprises locales. « Le secteur évènementiel bénéficie d’aides publiques de la Région », disent les responsables de l’association. « On pourrait imaginer que les festivals, les évènements sportifs… soient incités à s’approvisionner chez les brasseurs locaux ». De quoi accompagner le développement des entreprises du secteur et encourager les agriculteurs à intégrer l’orge brassicole dans les rotations.

Passages de herse étrille

Dans la parcelle visitée par les adhérents de l’association (chez Frédéric Garel), l’orge brassicole a succédé, dans la rotation, à un blé meunier, un légume industrie et une prairie. L’engrais vert implanté après le blé a été détruit avant un apport de fumier de dindes, un passage de canadien puis un labour. L’objectif était de semer avant la fin mars. Un passage de herse étrille, à l’aveugle, a permis de niveler le sol. Un second passage est réalisé habituellement au stade deux à trois feuilles de la culture. En 2022, il a été remplacé par un passage de houe rotative pour aérer et stimuler le sol.


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