La température extérieur a dépassé les 40°C en Bretagne le 18 juillet, un coup de chaleur fatal pour les volailles. Pourtant une bonne partie de la mortalité aurait pu être évitée si les abattoirs avaient fait un effort en acceptant des enlèvements dans les élevages approchant de la fin du lot.
Les fortes chaleurs du 18 juillet en Bretagne ont causé beaucoup de mortalité dans les élevages de volailles. Les animaux sont morts par étouffement et épuisement car ils n’arrivaient plus à ventiler suffisamment pour tenter de se rafraîchir. La ventilation tournait à fond chez tout le monde mais difficile de refroidir une salle d’élevage quand la température dépasse les 40 °C à l’extérieur. La ventilation et la brumisation peuvent faire descendre la température de quelques degrés mais cela ne suffit pas avec un tel pic de chaleur.
Un pic de chaleur prévu
Les élevages qui ont enregistré le plus de casse sont ceux qui attendaient le départ des femelles en poulet et en dinde ou alors ceux qui étaient en toute fin de lot quand les animaux sont très emplumés et particulièrement lourds. « En ce moment, on manque de volaille française mais il faut croire que l’on peut se permettre de laisser mourir des animaux dans les poulaillers », lance un aviculteur particulièrement remonté après l’hécatombe de la semaine dernière. Et il y a de quoi être remonté car ce pic de chaleur était prévu depuis plus d’une semaine. « Le départ de mes dindons était programmé dans la nuit de lundi à mardi le jour du coup de chaleur. Quand je suis passé vers 20 h il n’y avait pas de mortalité mais quand je suis revenu 2 heures plus tard j’avais 1 500 mâles de 17 kg de moyenne qui étaient morts », explique cet éleveur de dindes. Sur certains secteurs, les pompiers ont été mobilisés pour arroser les toitures des poulaillers afin de faire descendre un peu la température intérieure.
« Les abattoirs sont bons pour mettre des pénalités financières lorsqu’ils n’ont pas les volumes d’animaux programmés pour faire tourner leurs outils. Par contre lorsqu’il faut augmenter la cadence pour sortir d’une situation délicate comme celle-ci, ils ne sont pas là », commente un aviculteur. Et d’ajouter : « Avec de l’anticipation et un peu de bonne volonté des abattoirs on aurait pu sauver au moins la moitié des volailles qui sont mortes suite au coup de chaleur du lundi 18 juillet. Il suffisait d’identifier les élevages approchant de la fin du lot ou étant proche du départ des femelles pour déclencher des enlèvements, même partiels, ce qui aurait permis de passer ce coup de chaleur en limitant fortement la mortalité. »